«Je ne veux plus de marionnettes, mais de véritables guerriers!» Sans aller par trente-six chemins, le coach des Verts est allé au fond des problèmes qui secouent la sélection nationale, cette saison. Mardi dernier, le sélectionneur de l'EN n'est finalement pas allé par trente- six chemins pour dire clairement, face à la presse, tout le mal qu'il pense de cette équipe d'Algérie dont le fond de la crise a été atteint un certain 4 juin 2011 à Marrakech, face aux Lions de l'Atlas du Maroc. Vahid Halilhodzic qui venait d'encadrer en France un premier regroupement avec les Verts, et au terme duquel beaucoup d'anomalies sont finalement apparues au grand jour, notamment concernant certains joueurs absents à Marcoussis, et non des moindres. Le nouveau sélectionneur des Verts est donc venu à Alger pour s'expliquer sans aucun état d'âme, sur une équipe nationale qui, selon lui, l'avait déjà privé de sommeil pendant plusieurs jours, lorsqu'il avait visionné une première fois, l'année dernière, le match perdu à Bangui par les coéquipiers de Madjid Bougherra. Les Fauves de la République de Centrafrique avaient, en effet, à l'époque, déjà complètement mis à nu les graves lacunes qui caractérisaient depuis plusieurs mois déjà, une équipe nationale algérienne que venait de prendre en main, en catimini, Abdelhak Benchikha. Le ton était donc donné par le coach, en évoquant de la sorte les terribles dernières déroutes subies par les Verts, comme pour nous rappeler à son tour la dure réalité aujourd'hui. L'ex-sélectionneur des Eléphants de la Côte d'Ivoire en avait visiblement plein le coeur déjà, avant même de préparer l'EN en prévision du match prévu le 3 septembre prochain à Dar Essalam face à la Tanzanie. Pis, il a surtout fait preuve d'un humour noir, presque méprisant, à l'égard du football algérien, en déclarant devant la presse sportive nationale, présente mardi dernier au stade du 5-Juillet, qu'il n'était pas venu en Algérie pour bronzer. En filigrane, le coach des Verts entend clairement sortir de la torpeur cette équipe nationale qui a vraiment besoin d'être secouée comme un cocotier, et sans ménagement. Halilhodzic souhaite ardemment associer à son staff actuel, l'entraîneur qui sera désigné très prochainement par la FAF, à la tête de l'EN A'. Une condition impérative, selon l'avis du technicien franco-bosniaque dont le plan de travail contenu dans une feuille de route qu'il a visiblement arrêtée déjà avec l'approbation du président Raouraoua, aura pour but d'assurer la relève au sein des Verts d'ici 2014. Le nouveau patron technique de l'EN a donc des projets de grande envergure, et qui ne concernent pas seulement l'EN A. Halilhodzic qui a aussi pour mission de qualifier les Fennecs à la CAN 2014, et surtout au prochain Mondial prévu dans trois ans au Brésil, va certainement à revenir la case départ avec un effectif de joueurs qui tranchera beaucoup avec celui qui a été drivé par Rabah Saâdane, puis Abdelhak Benchikha. Quand un coach de la trempe de Vahid Halilhodzic ne mâche pas ses mots au sujet du vrai rôle que devra jouer le futur capitaine d'équipe des Verts, il est clair que la discipline constituera le credo du néo sélectionneur de l'EN. Le Franco- Bosniaque va donc opter, sans prendre de gants, pour une rupture avec l'état d'esprit général qui a caractérisé jusqu'ici l'Equipe nationale, et au sein de laquelle plusieurs nouveaux visages vont certainement faire leur apparition d'ici peu. «Je ne veux plus de marionnettes dans l'équipe, mais de véritables guerriers!». Des propos durs à entendre aujourd'hui, mais qui émanent de la part d'un technicien qui n'a nullement envie de rire face à une situation dans laquelle tout le monde sera impliqué à l'avenir. Quant Halilhodzic fait allusion avec un humour sarcastique, proche de l'incident diplomatique, à sa dernière visite du stade de Rouiba, et qu'il considère aussi aujourd'hui le championnat du Qatar pas pire que celui du nôtre, notre orgueil souvent mal placé en prend un sérieux coup. Mais il faut tout de même reconnaître au néo coach des Verts d'avoir eu le mérite et le cran de jouer cartes sur table mardi dernier, et abordé plusieurs questions avec la presse sans détours, ni aucune dérobade de sa part. Comme quoi, les Boudebouz et consorts sont désormais avertis, et surtout déjà mis en demeure de savoir comment réagir à l'avenir envers l'EN, tant que le Franco- Bosniaque Halilhodzic sera à sa tête.