La toiture «est» du stade OMS de 10.000 places à Bouira - qui en compte deux - s'est envolée lundi à 20h 30. Réalisée par la société publique Bati-SIC de Aïn Defla pour un montant global de 1 milliard 100 millions de centimes, l'oeuvre n'a pas résisté à des rafales de vent atteignant et dépassant les 100 km/h. L'ouvrage, heureusement, n'a pas été réceptionné et l'accident s'est déroulé à une heure où personne n'était dehors. Cet incident, qui fait la une à Bouira, remet sur le tapis les lenteurs et les malfaçons qui ont caractérisé cet ouvrage qui s'est éternisé et qui a vu le passage de pas moins 6 directeurs de la jeunesse. Commencé en 1984 et initialement conçu pour 30.000 spectateurs, pour la somme de 7 milliards de centimes, avec un montage mixte wilaya-APC-ministère, ce stade allait accumuler retard sur retard et voir sa capacité initiale se réduire telle une peau de chagrin pour passer à 10.000 spectateurs mais pour la coquette somme de 34 milliards sans l'éclairage et le tableau d'affichage. Si les travaux ont avancé, le mérite revient à l'ancien wali, aujourd'hui à Aïn Témouchent, qui faisait des visites chaque mardi et à l'actuel DJS qui suivait dans les moindres détails le travail. S'agissant des couvertures, un PV avait dernièrement été adressé au bureau d'étude et au service du CTC dans lequel plusieurs réserves étaient émises et parmi lesquelles figure celle inhérente au travail effectué sur les deux toitures. La semaine dernière, un groupe de techniciens italiens est venu reprendre des malfaçons découvertes sur la piste. Cette piste en gomme, réalisée pour 6 milliards de centimes, avait mis dans tous ses états le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Mohamed Allalou qui avait décidé l'envoi de l'IGF. Lors de la coupe du gazon, les responsables découvriront que l'entreprise Enava Sétif, poseuse du gazon, n'avait pas respecté la planimétrie. Rappelée, elle comblera les crevasses avec du sable. Ce procédé, d'après les connaisseurs, est nuisible au gazon naturel puisque ses parties noircissent. Les dégâts importants subis viennent reporter à une date ultérieure l'inauguration du stade que Bouira attend depuis 20 ans. Dans l'immédiat, il serait peut-être opportun de mener une enquête sur les 34 milliards jusque-là déboursés sans que le stade ne soit prêt.