Dans son dernier rapport, la Banque mondiale a plaidé pour une vigilance accrue. Le marché est en folie et la cherté des prix alimentaires sera toujours un casse-tête pour le gouvernement. Ce dernier risque à tout moment d'être confronté à une nouvelle crise que celle de janvier dernier. Dans son dernier rapport, la Banque mondiale estime que la flambée des prix des matières premières alimentaires et leur volatilité sur les marchés mondiaux représentent un danger persistant qui menace les pays en développement les plus pauvres. «Les prix des produits alimentaires mondiaux qui sont à des niveaux record et en proie à une volatilité persistante constituent une menace permanente pour les pays en développement les plus pauvres», relève le rapport du groupe de la banque «Food Price Watch». Ce constat donne froid dans le dos. Certes, l'Algérie dispose de ressources financières confortables, mais elle risque d'être affectée par les turbulences du marché international sur lequel le gouvernement algérien doit garder l'oeil ouvert. Les séquelles des événements de janvier dernier sont encore vivaces. La flambée des prix du sucre et de l'huile avait alors, sérieusement ébranlé le gouvernement. Pris de court, ce dernier a mis le paquet pour soulager les ménages. Plusieurs milliards de dinars ont été consacrés à la subvention des produits de large consommation. Une batterie de mesures avait été prise dans ce sens. Il s'agit entre autres de la suspension des droits de douane, qui sont de l'ordre de 5%, à l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires, ainsi que pour ces mêmes produits, de la TVA (17%), et l'exonération de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS). Ces mesures provisoires risquent d'être maintenues pour une longue durée. Certes, le marché international affiche une stabilité ces derniers temps, mais le spectre d'une nouvelle crise plane toujours. Le rapport de la Banque mondiale précise que les prix alimentaires mondiaux relevés en juillet 2011 restent nettement plus soutenus sur une année. De façon globale, leur niveau est de 33% supérieur à celui de l'an dernier, des produits comme le maïs (+ 84%), le sucre (+ 62%), le blé (+ 55%) et l'huile de soja (+ 47%) contribuant à cette augmentation. Entre avril et juillet, les prix se sont établis à un niveau inférieur de 5% environ à ceux en cours lors de la dernière flambée de février 2011, grâce à un léger recul des cours des céréales, des matières grasses et d'autres produits alimentaires comme la viande, les fruits et le sucre, précise encore la même source. Cependant, la Banque mondiale plaide pour une vigilance accrue, alors que les stocks mondiaux restent faibles et que l'instabilité attendue des cours du sucre, du riz et des produits pétroliers pourrait avoir dans les mois à venir des effets imprévisibles sur les prix alimentaires. Ce n'est pas tout. Les incertitudes entourant l'économie mondiale et l'instabilité politique dans certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord devraient entretenir à court terme la volatilité des cours du pétrole. Devant cet état de fait, le gouvernement doit être constamment sur ses gardes pour éviter le pire. Ce dernier aura du mal à réguler le marché. La mercuriale est devenue sa bête noire. Afin d'apaiser la tension durant ce mois sacré de Ramadhan, le département du commerce a multiplié les mesures sans pour autant réussir son pari. L'approvisionnement du marché en produits de large consommation n'a pas eu l'impact escompté.