Au sein du gouvernement, c'est la course contre la montre. L'équipe Ouyahia multiplie ses réunions de travail pour être dans les délais. Le Parlement aura du pain sur la planche. La session d'automne, la dernière du genre pour l'actuelle assemblée, promet d'être laborieuse. Son agenda de travail affiche déjà complet bien avant son ouverture prévue pour le 4 septembre prochain. Ainsi, les députés seront de retour à l'hémicycle, plus précisément dans quinze jours. La reprise ne sera pas facile pour notre représentation nationale. Après un mois et demi de repos, les députés seront appelés à carburer cette fois-ci. Contrairement aux précédentes, la session d'automne leur réserve un véritable casse-tête chinois. Les projets de lois vont tomber en cascade sur le bureau de l'Assemblée nationale. Code de wilaya, loi organique relative aux cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire, l'avant-projet de loi sur le statut de l'avocat, le projet de loi de finances de l'année 2012, sont autant de projets inscrits à l'ordre de cette session. En plus, le chantier des réformes politiques prévoit une panoplie de projets «lourds». Il s'agit entre autres, des projets de lois relatifs à la représentation des femmes au sein des assemblées élues, du code électoral, des partis politiques, des associations et du code de l'information. Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République avait réitéré, aux membres de son gouvernement, «la nécessité de poursuivre sans désemparer l'élaboration des avant-projets de lois relatifs au régime électoral, aux partis politiques, aux associations et à l'information». Ces projets seront soumis aux membres des deux chambres dès le début du mois de septembre. Au sein du gouvernement, c'est la course contre la montre. L'équipe Ouyahia multiplie ses réunions de travail ces derniers temps pour être dans les délais. «Nous avons tenu plusieurs réunions de travail pour finaliser l'examen de projets portant sur les réformes politiques», a indiqué un membre du staff gouvernemental. Selon la même source, des réunions interministérielles sont tenues pratiquement tous les jours. Mercredi dernier, Ouyahia a convoqué son équipe à une réunion du gouvernement pour évaluer l'état d'avancement du chantier des réformes. Pressé par le facteur temps, le gouvernement accélère la cadence parce qu'il n'a pas le droit aux prolongations. Le chef de l'Etat a fixé tout un calendrier de travail pour son équipe. Durant le dernier Conseil des ministres, il a été pointu sur les délais en mettant en garde son gouvernement contre un éventuel retard. Le gouvernement n'a pas d'autre choix. Le chantier des réformes doit être fin prêt avant le mois de septembre prochain. Une fois les textes finalisés, le gouvernement sera convoqué au palais d'El Mouradia. Selon des sources, un Conseil des ministres aura lieu avant la fin du mois en cours. Comme à l'accoutumée, le chef de l'Etat réunira l'Exécutif à la veille de la rentrée sociale pour faire un point de situation. Il sera également question d'examiner et de valider les avant-projets de loi sur les réformes politiques et celui de la loi de finances de l'année 2012. Ces textes seront transmis au bureau de l'APN dès l'ouverture de la session. Pas de répit pour les élus du peuple. «Ça va être dur pour nous», commente un député du FLN. Effectivement, les députés seront réquisitionnés jusqu'à la clôture de cette session qui interviendra le 2 février 2012, comme le prévoit la Constitution, pour finaliser ce chantier. Députés et sénateurs auront donc fort à faire au cours de la session parlementaire d'automne. La mise en oeuvre de l'agenda de réformes tracé par Abdelaziz Bouteflika dépendra d'eux. La tâche s'annonce ardue pour la grande majorité des députés dont l'unique projet «politique» consiste à retrouver les travées de l'Assemblée dès la prochaine législature. Une chose est sûre, les débats sur les réformes politiques promettent d'être houleux. Alors que le contenu des textes n'est pas encore connu, la classe politique affiche déjà son mécontentement. Ce sentiment vient même de l'intérieur de l'Alliance présidentielle. Le patron du MSP, Bouguerra Soltani, a exprimé lundi dernier sa désapprobation au sujet de la lenteur à engager les réformes politiques dans le pays. Il a accusé l'administration d'être responsable de ce retard et dénonce «la volonté de dévoyer et de noyer ces réformes». M.Soltani a relevé un «renvoi excessif à la voie réglementaire qui aboutirait à des textes d'application». Faisant une première lecture de projets des différentes lois soumises à révision, notamment la loi portant régime électoral, Bouguerra Soltani a demandé de dessaisir l'administration de la mission de contrôle des élections. Il propose de la confier à une justice indépendante, où la séparation des trois pouvoirs est effective. Au nom du MSP, il a estimé que limiter «les réformes aux aspects juridiques et légaux, pour mener les échéances électorales de 2012 avant la révision de la Constitution, risque d'en faire un non-événement, si le président de la République n'intervient pas». Plus fort encore, il a averti que «la réaction de l'administration, lente et inadaptée à la volonté politique, ne sert pas l'intérêt du pays, et pourrait avoir des conséquences fâcheuses». L'opposition aura certainement beaucoup de choses à dire. Elle va sans doute saisir l'occasion des débats pour monter au créneau. Attendons pour voir.