La génération post-indépendance reste-t-elle fidèle aux valeurs de la Révolution algérienne? L'anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam, le 20 août 1956 à Ifri, dans la vallée de la Soummam à Béjaïa, a été marqué vendredi par une émission de la Radio Chaîne II. Elle a donné la parole aux moudjahidate et moudjahidine de Beni Maouche à Béjaïa. Mme Hadjila Kharfouch, 90 ans, ancienne moudjahida du village Tizekht, a subjugué le public qui assistait à l'émission et qui l'a applaudie vivement. Engagée de la première heure dans la guerre de Libértation nationale, Mme Kharfouch qui garde en mémoire des souvenirs mémorables dira: «Je suis restée 6 jours sans eau. J'ai été torturée maintes fois avec différents moyens, dont l'électricité pendant quatre heures pour dénoncer les moudjahidine. Mais je n'ai rien révélé.»Elle a rendu un vibrant hommage à l'engagement et au courage de toutes les femmes de la région durant la Révolution nationale. La commune de Beni Maouche enregistre 1014 martyrs et se souvient du commandant Si H'mimi, natif d'Aguemoune. C'est un des moudjahidine ayant combattu aux côtés du colonel Amirouche qui l'a chargé de la sécurité de la délégation des mem-bres du Congrès de la Soummam. Rassemblés dans une salle des fêtes qui s'est avérée trop exiguë pour contenir la célébration des événements importants, notamment le 20 août 1956, la jeunesse postindépendance a démontré, une fois de plus son attachement profond aux valeurs de la révolution nationale. Plusieurs moudjahidine de valeur ont pris part à cette manifestation, à l'image de Smaïl Chaâf, qui a écrit son premier livre sur son vécu durant la guerre de Libération nationale et d'autres témoignages et photos des martyrs de la région. Usant d'un sens de l'humour remarquable, Idris Khenache dit Mohand Akli, de la Fédération de France, dira que les moudjahidine en France ont combattu dignement pour l'indépendance du pays. La célébration du 20 août 2011, a été dédiée à la mémoire du fils du chahid Rabah Laïdaoui, président de l'APC de Beni Maouche, décédé le 17 juin 2011 est à tous les moudjahidine qui sont restés dans l'anonymat. Donnant la parole aux moudjahidate et moudjahidine de la région pour la première fois, Saïd Fréha, producteur et animateur de l'émission Mosaïque dira, que les émissions portant sur l'histoire sont d'un genre différent. Les invités sont des moudjahidine restés dans l'ombre, à l'instar de Allaoua Saâdaoui du village Aguemoune et tant d'autres. L'occasion a été donnée aussi aux jeunes du mouvement associatif qui ont exprimé leurs préoccupations quotidiennes, à savoir l'insuffisance des locaux pour l'exercice des activités culturelles et sportives, l'ouverture des pistes agricoles qui permettront de faire face aux besoins, notamment pour lutter contre les incendies de forêts qui reviennent chaque année, la difficulté d'approvisionnement en eau potable, la mise en valeur du potentiel humain et agricole et tant d'autres opportunités d'investissements pour le développement local.