Les familles modestes, aux ressources financières limitées, s'endettent juste pour faire plaisir aux enfants. L'Aïd approche à grands pas. Les préoccupations des ménages évoluent au fur et à mesure. Au souci de la «bouffe», la nourriture, s'ajoute celui des fringues. Et comme on doit habiller son fils au risque de le frustrer devant ses camarades du village ou du quartier, c'est donc la semaine de la bousculade devant les boutiques de prêt-à-porter et des quelques centres commerciaux qui offrent des opportunités d'achat. Après le f'tour, les centres commerciaux et les commerces de prêt-à-porter sont pris d'assaut. On y circule difficilement! Certains achètent, d'autres se contentent de regarder. Il faut faire le bon choix avec un bon prix et l'équation n'est pas toujours facile... et mission difficile. «Des foules de clients se bousculaient dans les centres commerciaux et dans les boutiques de marque des principaux boulevards de Béjaïa. Les prix ne sont pas toujours abordables. On a vu des pulls de sport cédés à plus de 8000 dinars et les baskets à plus de 10.000 dinars. «Tout le monde achète, tout le monde sort!», commente-t-on. Les temps sont durs. Les prix varient selon le point de vente, et selon la marque. «Les prix affichés sont très élevés. Je viens de payer 3200 dinars ce pantalon, et ce tricot simple pour 1800 DA, les deux made in Turquie», nous confie une maman, qui estime avoir fait l'erreur de n'avoir pas pris les choses à temps. les prix sont revus à la hausse par rapport à ceux affichés avant le mois sacré. Une hausse de 30 à 50%, constate ce jeune qui, lui aussi, s'est dit pris au dépourvu. «Je dois me contenter de vêtements moins chers», avoue-t-il précisant que le budget qui lui a été autorisé par ces parents est de loin dépassé. Comme un peu partout dans le pays, il est loisible de constater que les vêtements asiatiques et turcs ont inondé le marché local. C'est l'ambiance du Ramadhan et de la fête de l'Aïd. Bousculade, rareté et cherté des articles nécessaires. Nul n'y échappe. Face à cette nouvelle facture, les familles modestes, aux ressources financières limitées, s'endettent juste pour faire plaisir aux enfants. «Je vais devoir m'endetter. Des magasins nous offrent cette opportunité alors j'opte pour de beaux habits pour mes enfants, quitte à en souffrir un peu par la suite, car il faudra rembourser ces dettes», explique Malika. Saïd, père de quatre enfants accepte lui aussi de payer par tranches. «Le commerçant est son voisin», confie ce fonctionnaire dont le revenu mensuel ne dépasse pas les 32.000 DA. Concernant les chaussures, le prix d'une simple ballerine dépasse les 1500 balles. Les chaussures frôlent les 3000 et 4000 dinars. Selon un consommateur, la facture moyenne pour chaque enfant est de 6 000 DA cette année vu la hausse qui a touché la plupart des produits importés, même de très mauvaise qualité. Du coup, il est difficile de concilier qualité et prix. Les courses de l'Aïd ne sont tout compte fait pas une partie de plaisir pour les ménages, qui notent cependant, avec satisfaction, la coïncidence avec la rentrée scolaire. «Je mets le prix qu'il faut car je vais habiller mes enfants pour deux événements», explique ce père. C'est en fait la seule satisfaction que l'on tire pour se consoler de la saignée.