Depuis plus de dix jours, pour ne pas dire dès le début de ce mois sacré, c'est la ruée vers les marchés, les échoppes versées dans l'habillement, et ce à travers toute la wilaya de Chlef. Les foires et les centres-villes demeurent les plus prisés par toutes les familles à la recherche de beaux vêtements de qualité et de marque et surtout à des prix abordables. Pour les communes nord-ouest, tels Sidi Abderhmen, El Marsa, Sidi Akkacha, Beni Haoua, Brira, leur destination inégalable est bien Ténès, notamment ses boutiques, et sa foire située au centre-ville, offrant des pièces d'une qualité acceptable à des prix abordables. Le soir avant la prière de tarawih, les magasins sont pris d'assaut par la gent féminine, car la journée, elles sont occupées à préparer le repas du ftour. La soirée, une femme rencontrée avec une ribambelle d'enfants juste après le f'tour, habitant le quartier Chaârir, nous déclare : « J'ai des enfants scolarisés, mon mari n'est qu'un simple fonctionnaire, nous n'arrivons pas à subvenir à tous nos besoins, notre budget ne me permet pas de faire des excès, donc je suis venue à la foire pour acheter une robe à ma petite fille et un tablier. Je dois veiller sur le mariage des couleurs, car c'est difficile de vêtir une fille par rapport à un garçon.» Au chef- lieu de la wilaya, les bousculades se multiplient car le choix est plus important mais les prix restent élevés. Un pantalon d'un bambin de quatre ans est cédé à 1 400 DA, une simple robe d'une fillette de cinq ans est à 1 500 DA. Un commerçant surpris dans la rue, près de la grande poste, en train de négocier le prix d'un costume avec une cliente qui a piqué une crise. Certains familles se saignent à blanc, et s'endettent pour acheter des fringues à leur progéniture dans le but de se montrer et de frimer devant leurs autres, alors qu'elles peuvent avoir des vêtements en fonction de leurs moyens.