La hausse des prix fait partie des moeurs et n'a pas épargné les vêtements. La fin du Ramadhan, qui coïncide avec la rentrée scolaire, est synonyme de nouvelles dépenses. Après la saignée des fêtes, des invitations, des vacances, du Ramadhan, le citoyen est confronté à une nouvelle dépense qui coïncide avec deux événements majeurs: l'Aïd et la rentrée scolaire. Le peu d'argent qui restera servira à «faire taire» les enfants qui, cette année, iront pour leur majorité, en classe, avec les vétements de l'année dernière. Les bourses sont mises, une nouvelle fois, à rude épreuve. En effet, la fin du Ramadhan, qui coïncide avec la rentrée scolaire, est synonyme de nouvelles dépenses et pas des moindres. Voulant allier l'utile à l'agréable, les familles profitent ces dernières soirées ramadhanesques, de la fraicheur de la nuit, mais surtout de l'ouverture des magasins pour essayer à chaque fois d'acheter quelque élément de la tenue vestimentaire. La hausse des prix qui fait partie des moeurs et us algériens n'a pas épargné les vétements. Les plus ciblés par ces augmentations sont ceux des enfants. «Il n'y a pas une seule chose à moins de 1000 DA. En fonction du budget nous sommes obligés de prendre une chose pour chacun de nos trois enfants», nous dira un père. «Si on achète des chaussurs à 3500 DA, on ne peut pas prendre le pantalon à 2700 DA... c'est pour cela que j'achète une chose pour chacun de mes enfants», ajoute la maman à laquelle est revenu l'honneur de choisir. Provenant en partie de Chine, de Turquie, d'Indonésie... comme la totalité des segments du commerce, celui du vêtement et de la chaussure n'échappe pas à l'informel et à la contrefaçon. Déposés pêle-mêle sur des tables, des trainings portant les appellations et sigles des meilleures marques mondiales sont proposés à des prix uniques. L'origine est, bien sûr, les pays asiatiques mais aussi des caves et sous-sols à Alger, El Eulma... Les vêtements confectionnés, le sont avec une matière de qualité moyenne voire du mauvais nylon. C'est la décoration et le volet esthétique qui font qu'ils sont prisés par les enfants. La crise nationale, qui était venue à bout du textile local, suivie par la dissolution des entreprises nationales ont ouvert le champ à une multitude de formes de trabendistes et plus particulièrement ceux de l'habit. Même si le client a l'embarras du choix, même si plusieurs magasins ont ouvert et se sont spécialisés dans le vêtement enfant ou femme, voire homme... le citoyen reste à la merci du vendeur. Sachant que le père ou la mère se laissent aller aux caprices de leur progéniture, ces commerçants font appel à des vendeuses qui savent gagner la sympathie des bambins. La tendance est aux pantalons larges pour les garçons, les robes avec fuseaux pour les filles. Le coût global pour vêtir un garçon de 12 ans oscille entre 5000 et 8000 DA. La même somme est utile pour habiller une fillette du collège, tablier scolaire compris. Selon de nombreux pères de familles, les exigences d'un élève du lycée sont de loin inférieures à celle d'un élève scolarisé au CEM. «Ayant compris ce paradoxe, les commerçants frappent fort pour les articles destinés aux petits enfants», nous confiera un parent. Nos lycées sont branchés sur les tee-shirts, le jean et les Pampers. Ces trois articles coûtent environ 5000 DA dans une friperie. Dans un magasin spécialisé sis au quartier Harkat, ils sont affichés à 16.000 DA. «Ce magasin est ouvert aux fils des nouveaux riches.», nous confiera Mouloud, un vendeur de cigarettes installé juste devant le magasin dénommé «Griffa». La friperie qui, initialement était destinée aux plus démunis, a fini par attirer tout le monde. Entreposés dehors ou dans des magasins, les articles reçoivent la visite de clients de toute couche sociale. Les commerçants se sont spécialisés puisque certains ne vendent que les trainings, là aussi, les prix sont excessifs puisqu'un paire de training» bon état coûte plus de 3000 DA malgré son âge avancé et ses rainures apparentes. L'achat des vétements neufs, qui seront portés à l'occasion de l'Aïd et de la rentrée scolaire, n'est pas la seule grosse dépense qui attend les parents. Avec les affaires scolaires, les manuels scolaires, les frais d'inscription... la boucle sera bouclée.