C'est un avant-goût de ce que seront les luttes intestines au sein de l'organisation lors du choix du candidat à soutenir pour la présidentielle. Finalement, ce qui n'était que de simples rumeurs ou des «on-dits» colportés dans les coulisses du congrès, tend à devenir une réalité connue de l'opinion publique nationale. Quelques jours après la tenue de son 2e congrès national, qui avait reconduit l'inamovible secrétaire général Embarak Khalfa, l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine (Onem) étale au grand jour ses luttes intestines. En effet, dans un communiqué rendu public hier, un certain Mustapha Kamel, qui se présente comme un délégué de la wilaya d'Oran et président de l'Association nationale «la ligne de Novembre 1954» n'a pas tari de critiques acerbes à l'encontre de Embarak Khalfa l'ancien nouveau patron de cette organisation politicienne. Evoquant les «anomalies» constatées selon lui, lors des travaux du congrès, ce membre ira jusqu'à accuser certains membres de l'Onem d'avoir comme pères «des individus qui se sont fabriqué des attestations (de moudjahid) dans les années 1990 ou bien 40 ans après l'indépendance» du pays. Le membre de la wilaya d'Oran s'en est pris aussi à la procédure de plébiscite de M.Khalfa suscitée selon lui par «4 membres de l'organisation qui ont utilisé un point d'ordre pour soumettre leur proposition» qui a vu la désignation du nouveau SG de l'organisation. Idem pour la commission de validation de la qualité de membre dans laquelle, d'après ce délégué «45% de ses pairs ne remplissent pas les conditions réglementaires nécessaires». Enfin, de l'avis de M.Mustapha Kamel, le fait que le patron de l'Onem «n'a pas soumis à l'appréciation des congressistes le rapport financier de l'organisation montre que le congrès est illégitime et illégal». Pourtant, ajoute ce dissident, «un montant pouvant atteindre des centaines de millions de centimes a été collecté auprès des participants et des délégués, chacun ayant donné pas moins de 3000 DA pour subvenir aux frais d'organisation du congrès». Tout cela montre que la structure des enfants de moudjahidine est entrée dans la zone de tempête. Celle-ci consiste à rendre public - avec toutes les conséquences possibles - ce qu'elle a réussi jusqu'ici à soustraire à l'oeil interrogatif du public et des observateurs de ses affaires internes. Alors, qu'en sera-t-il lorsqu'il s'agira pour l'Onem de se prononcer officiellement sur le candidat à soutenir pour la présidentielle du printemps prochain?