L'école privée n'a pas pour objectif de concurrencer l'école publique mais d'en être complémentaire. Ces dix dernières années, les écoles privées sont à la mode. Les parents n'hésitent pas à consacrer des sommes d'argent faramineuses pour l'éducation de leurs enfants. Mais quelles sont les raisons qui les poussent à tourner le dos à l'école publique? Les écoles privées valent-elles vraiment le coup? Pour Lamia, une jeune maman qui a inscrit son fils à l'école privée «Petit Pas» de Dar El Beïda, ce sont les excellents résultats aux examens nationaux de l'école qui ont motivé son choix. «La qualité et le sérieux de l'encadrement n'ont fait que me conforter dans mon choix», rapporte Lamia, satisfaite du parcours de son fils. La deuxième raison qui la pousse à opter pour une école privée est le fait qu'elle et son mari sont des personnes actives. «Etant pris par nos emplois respectifs, ni moi ni mon mari ne pouvons récupérer notre enfant à midi. Avec cette école, je suis tranquille. L'enfant est à la cantine et je suis sûre qu'il est en sécurité et qu'il a pris un repas équilibré», ajoute cette maman. Mais ce qui impressionne le plus cette maman dans cette école est l'enseignement des langues: la langue arabe, le français et l'anglais figurent aux programmes dès les premières années. Cependant, ce ne sont pas toutes les écoles privées qui sont un modèle. Il y en a qui sont une véritable arnaque. Chaque année des parents d'élèves viennent se plaindre de ces charlatans de l'enseignement. Karima, cadre dans une société privée est, elle, choquée par la maternelle où est inscrit son enfant. «Il nous font payer 12.000 DA de frais d'inscription, plus 11.000 DA tous les mois, cela juste pour une garderie!», affirme-t-elle. Mais le pire c'est qu'en plus de ces frais d'inscription et de scolarité qui dépassent l'entendement, la liste des affaires scolaires à fournir est des plus surprenantes. «Ils nous réclament dans leur liste une rame de papier A4, des crayons, du savon liquide, du papier toilette et même des bouteilles d'eau minérale. Et cela est renouvelable tout au long de l'année!», s'indigne-t-elle. Pour en savoir plus sur la réalité des écoles privées en Algérie, nous avons pris attache avec le président de l'Association nationale des écoles privées agréées (Anepa), M.Salim Aït Ameur. «Les écoles privées sont semblables aux écoles publiques, on dispense le même enseignement sauf que nous proposons quelques avantages supplémentaires tels que le nombre d'élèves réduit en classe, le transport et la restauration», affirme M.Aït Ameur qui est aussi directeur du groupement scolaire Salim sis à Haï Galloul, Alger-Plage-Bordj El Bahri. Les écoles privées ont beaucoup acquis en expérience tout au long de ces dernières années. Au tout début, c'était les enseignants retraités mais par la suite de plus en plus de jeunes enseignants optent pour des carrières dans le secteur privé. «Le privé n'est pas là pour concurrencer le public mais pour le consolider. D'ailleurs, le privé ne pourra jamais concurrencer un secteur aussi grand que le public», reconnaît-il. Il reste que les difficultés rencontrées par les 179 écoles privées du pays résident dans la formation des enseignants. «Il y a un besoin ressenti, et le reste ce sont des difficultés normales rencontrées par tous les établissements scolaires du monde», explique-t-il. Toutefois, il nous laisse visiter son école qui est un bijou. Avec trois établissements différents et mitoyens pour chaque niveau. Un internat pour garçons et un autre pour filles. Un réfectoire pour la restauration. Le transport assuré vers toute la banlieue de la capitale et même jusqu'à Boumerdès. Des terrains de jeux. Des activités sportives pour tous les niveaux, accompagnées de tournois sportifs. Des sorties éducatives et des excursions tous les 15 jours. Mais ce qui marque le plus dans cette école ce sont les uniformes scolaires que les élèves portent. Costume et cravate pour filles et garçons, ce qui donne un certain charme à l'école «Salim» qui est la pionnière, la première à introduire l'uniforme en Algérie.