La GN entend être plus prompte dans les sanctions contre ses propres éléments. Le motif: un banal accident de la circulation survenu le 27 juillet à Ouled Rechache. Le geste : un chef de brigade de la gendarmerie locale, en poste lors de l'accident, gifle un citoyen qui lui tenait tête. Effets: les citoyens d'Ouled Rechache protestent contre le brigadier trop zélé et provoquent des attroupements et une émeute, qui ont fait sortir de l'anonymat Ouled Rechache, petite ville perdue dans la région de Khenchela. Cette émeute semble tomber comme un cheveu dans la soupe du général-major Mohamed Boustila, commandant de la Gendarmerie nationale, alors que depuis deux ans, il entame une profonde révision des structures de fonctionnement et la moralisation des brigades actives et opérationnelles à travers le pays. On comprend d'autant plus la gêne qui doit être la sienne lorsqu'on pense que le dernier redéploiement de la gendarmerie nationale, autant sur le plan de l'environnement, de la circulation routière, que de la lutte contre la criminalité, a eu l'effet de réhabiliter ce corps d'armée très singulier. C'est au vu de tout cela que le commandement de la gendarmerie nationale a réagi, cette fois-ci, avec toute la rigueur (et un peu plus) en suspendant le chef de brigade et en le mettant aux arrêts. Deux jours seulement après l'incident, l'auteur du geste malencontreux a été présenté devant le parquet militaire de Constantine en compagnie de la victime et des témoins, et en attendant que la justice tranche, il a été décidé sa radiation définitive des contrôles de la Gendarmerie nationale. Le communiqué du commandement de la GN, diffusé, hier, par voie de presse, laisse aussi transparaître son agacement vis-à-vis de l'amplification dont a été entourée l'affaire et des informations qui «ont pris des proportions démesurées pour susciter l'incompréhension et semer le doute dans les esprits en incriminant une institution de la République». Eclaboussée par la crise kabyle en avril 2001, la Gendarmerie nationale a déployé de très forts moyens pour «effacer» cet épisode tumultueux en faisant preuve d'une débauche d'énergie tout à fait exceptionnelle tout au long des deux années passées dans ses domaines de prédilection (surveillance du littoral et des axes routiers, banditisme, criminalité, etc.).