«Une seule journée de repos ou de loisir pour des gamins de 6 ans. Vous vous rendez compte!» La tension était vive tout au long de la semaine dans la paisible ville de Rouiba. Après avoir bloqué dimanche, premier jour de la rentrée, les routes qui longent l'école primaire M'hamed Ishak de la Cadat, les parents d'élèves de cet établissement scolaire sont passés à la vitesse supérieure. En effet, depuis lundi, ils ont improvisé des marches pour crier leur colère et faire entendre leur détresse aux autorités. Les causes de ce mécontentement sont la délocalisation des collégiens du primaire Ibn Rabie, de la même ville, à l'école M'hamed-Ishak. «Nous avons refusé que des adolescents soient dans le même établissement avec des enfants du primaire, les responsables ont opté pour la solution la plus mauvaise», nous dit un parent d'élève. La solution miracle trouvée par ces responsables est de scinder cette petite école en deux. «Les écoliers n'ont eu qu'un tiers de l'établissement, 8 classes seulement et une cour de recréation qui ne dépasse pas les 10 m², ils disposaient auparavant de 24 classes. Alors que les collégiens ont bénéficié de 16 classes», dénonce-t-il. Mais ce qui a le plus indigné ces parents est le fait que cette situation ait entraîné une double vacation. «Alors que le ministre a décidé d'alléger les horaires des cours, voilà que nos enfants sont pénalisés par une double vacation. Ils sont désormais obligés d'étudier le mardi après-midi et même le samedi!», poursuit-il, scandalisé. «Une seule journée de repos ou de loisir pour des gamins de 6 ans. Vous vous rendez compte!», ajoute ce parent d'élève choqué par une pareille mesure. Le jour de la rentrée, c'est-à-dire dimanche, ces parents ont envoyé leurs enfants normalement à l'école mais ils ne l'ont plus fait pour le reste de la semaine.Et cela, jusqu'à ce qu'une vraie solution soit trouvée à ce problème qui menace la santé morale et physique de leurs enfants. «Il s'agit de l'avenir de nos enfants et ils sont en train de le mettre en péril. Nous avons alors décidé de les retirer de l'école jusqu'à ce qu'ils règlent le problème, à savoir restituer cette école primaire aux écoliers», ajoute-t-il. «En parallèle, on a décidé d'organiser des sit-in et des marches devant l'enceinte de l'établissement et cela tous les jours», poursuit-il. «On refuse que nos enfants paient pour les erreurs de gestion des responsables. Il fallait penser à une solution alternative avant de fermer le CEM Ibn Rabie», peste le même parent. Dimanche, c'était donc la rentrée scolaire pour tous les enfants du pays sauf pour ceux de l'école primaire M'hamed Ishak qui sont retournés en vacances... Mais jusqu'à quand?