L'Onvt et ses 45.000 adhérents refusent que leurs malheurs soient utilisés à des fins politiques. «Les victimes du terrorisme refusent d'être utilisés comme carte électorale, ou que leurs malheurs soient utilisés à des fins personnelles et politiques», a déclaré Mme Fatma-Zohra Flici, secrétaire générale de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme, lors d'un entretien accordé à L'Expression. Des organisations ainsi que des associations locales représentant les victimes du terrorisme sont présentes et activent sur le terrain. «Il existe, sur le territoire national, 2 organisations nationales représentant les victimes du terrorisme. Mme Saïda Benhabylès ne représente aucune d'entre elles», a affirmé Mme Flici. Avec 45.000 adhérents dans 44 wilayas, l'Onvt est l'organisation la plus représentative et la plus ancienne sur le terrain, elle existe depuis 1993, nous a-t-elle confié. Outrée et scandalisée de voir que certaines personnes, telle que la présidente de l'Association de la femme rurale, n'hésitent pas à tirer profit de la douleur et de la peine de personnes qui, elles, ont perdu des êtres chers, Mme Flici a réitéré que «les victimes du terrorisme, membres de son organisation, dont elle est la porte-parole, la représentante et la gardienne de la mémoire, refusent catégoriquement que Mme Benhabylès parle en leur nom». Allant plus loin encore, une des victimes présente lors de l'entretien, a formulé le souhait que Mme Benhabylès présente une preuve «tel un PV des services de sécurité ou une reconnaissance établie par la wilaya» a-t-elle expliqué, qu'elle est une victime du terrorisme. «Comment voulez-vous qu'une personne qui n'a pas été touchée par le terrorisme vienne nous représenter et parler en notre nom? Nous refusons cela!» Très remontée, cette victime du terrorisme insiste: «Nous voulons des preuves» se demandant à quel titre Mme Benhabylès parle en son nom. Pour sa part, Mme Flici est revenue sur le fait que Mme Benhabylès se présente comme étant la présidente de la Fédération internationale des associations des victimes du terrorisme (Fiavt). «Cette fédération n'a plus aucune activité depuis 2002», de plus «la loi sur les associations exige qu'un congrès soit tenu tous les 4 ou 5 ans, selon les statuts», a-t-elle expliqué. N'ayant eu aucune activité depuis 2002, cette fédération n'a plus de statut juridique «elle n'existe...plus». A l'origine, a-t-elle poursuivi, cette fédération a été créée en 1999 par quatre associations algériennes en collaboration avec des associations de victimes du terrorisme d'Espagne, de France et d'Irlande. La section d'Alger de cette fédération regroupait l'Onvt (Association nationale des famille victimes du terrorisme, à l'époque), Djazairouna présidée par Chérifa Kheddar (une association locale des victimes du terrorisme de la wilaya de Blida), Somoud (Association locale des victimes du terrorisme de la wilaya de Tipasa) présidée par Ali Mérabet et enfin, et dans le but de soutenir et d'aider cette initiative des victimes du terrorisme, Mme Benhabylès représentant la femme rurale, s'était jointe à la fédération. Aujourd'hui, cette fédération, qui n'a plus d'activité connue ou reconnue, est au plan de la loi en cessation d'activité. «Il n'a jamais été question qu'elle représente les victimes du terrorisme, elle devait seulement nous soutenir», expliqua Mme Flici. Aussi, «elle n'a jamais été présidente de la fédération, elle était co-présidente... au même titre que nous trois (les présidents des 3 autres associations algériennes)», a-t-elle conclu.