Mme Flici continue d'être la cible d'une fronde de la base qui ne veut plus lui reconnaître d'autorité. Le groupe d'Oran, qui a réussi à rallier à sa cause des adhérents de l'est et du centre du pays, est revenu cette semaine à la charge pour rappeler que la présidente de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme a fait l'objet d'un retrait de confiance et que son mandat avait expiré le 11 novembre de l'année dernière. Les rédacteurs du communiqué transmis à la presse, mettent au défi Mme Flici de prouver sa bonne gestion des affaires de l'organisation. «Les accusations que nous portons à son encontre, nous pouvons les prouver», soutiennent les rédacteurs du communiqué, parmi lesquels deux secrétaires nationaux. Les frondeurs accusent Mme Flici de mauvaise gestion, de malversations, de faux et usage de faux, de détournement de biens sociaux, du non-respect des statuts et règlements de l'organisation, de défaut de déclaration comptable. On lui reproche aussi d'avoir fait profiter ses proches d'un don de l'ambassade d'Amérique, destiné à venir en aide aux victimes handicapées du terrorisme. Des sources affirment que l'ambassade des Etats-Unis en Algérie a pris attache avec le groupe des contestataires pour connaître le fin mot de cette histoire et s'assurer de la bonne utilisation de ce don, dont on dit qu'il aurait servi à l'achat d'un appartement pour un proche de Mme Flici dans un pays européen. De plus, les rédacteurs du communiqué ont dénoncé dans leur document, les tentatives de Mme Flici de convoquer un «conseil national parallèle qu'elle compte organiser à Boumerdès, malgré l'absence d'une autorisation préalable des autorités locales». Elle continue à gérer les biens de l'organisation et à l'utiliser pour semer le désordre et la confusion. Le document très critique rappelle que la base de l'Onvt a signifié le retrait de confiance à la présidente accusée d'avoir versé dans une politique politicienne. Les résolutions adoptées par le 3e conseil national tenu à Oran avaient, on se rappelle, fait tache d'huile, puisque quelques jours plus tard, la fraude s'était propagée pour toucher d'autres régions du pays. Tout avait commencé, selon le communiqué, le 25 décembre 2004 quand les 2/3 du Conseil national avaient adopté le retrait de confiance à la présidente qui continuait à ignorer ces résolutions. On se rappelle que lors de la rencontre d'Oran, Mme Flici avait été empêchée par des adhérents d'assister à une partie des travaux. Les jours de Mme Flici à la tête de l'Onvt sont-ils maintenant comptés? Ceux qui la connaissent disent non puisqu'on prétend qu'elle garde plusieurs tours dans son sac qui peuvent lui permettre de renverser la vapeur et de déjouer toutes les tentatives de déstabilisation qui la ciblent. L'organisation des victimes du terrorisme est entrée dans une zone de bourrasque qui pourrait entraîner son exclusion du débat national sur la réconciliation nationale que s'apprête à mener toute la société, mais en attendant, la guerre semble bien engagée entre Mme Flici et ses adversaires.