La fédération Ugta des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie a rendu public un communiqué pour s'interroger sur les raisons qui font que Sonatrach reste sans P-DG plusieurs semaines après le décès de son premier responsable. Le communiqué transmis à notre rédaction, à la suite de la réunion du bureau fédéral, met en avant son inquiétude devant «l'absence d'un président-directeur général, même à titre intérimaire», désapprouvant au passage «la méthode appliquée actuellement où chaque vice-président directeur général assure une permanence de dix jours d'une manière tournante». La fédération se demande s'il «y a pénurie de cadres compétents en Algérie». L'Ugta, qui avait déjà protesté contre la double casquette de Chakib Khelil, amenant celui-ci à nommer un P-DG, «refuse d'aller vers un affrontement direct pour le moment», selon des sources syndicales jointes par téléphone. Aussi, le communiqué s'est-il contenté de relever que «cette manière de faire banalise Sonatrach en tant qu'outil performant national, producteur de la richesse de la nation et la discrédite aux plans national et international et le handicape dans ses relations avec ses partenaires étrangers». Sonatrach avait été directement gérée, longtemps durant, par le ministre de l'Energie et des Mines, qui occupait en parallèle le poste de P-DG par intérim de cette entreprise. Il avait fallu que l'Ugta monte au créneau et menace d'immobiliser tout le secteur pour que Chakib Khelil se décide à se «délester» de ce poste au profit du défunt Djamel-Eddine Khène. Un appel urgent est lancé au passage pour «la nomination d'un président-directeur général de Sonatrach parmi les valeureux cadres compétents que recèle l'entreprise». On croit savoir que de nombreux cadres «affichent de plus en plus librement leur mécontentement par rapport à ce qui se passe au sein de cette entreprise». La puissante fédération Ugta qui s'est décidée à entrer en scène en pleine saison estivale aurait en partie agi sur saisine de ces cadres qui, nous dit-on, ne peuvent plus supporter pareille situation. Un vibrant hommage est rendu au passage au défunt P-DG, feu Djamel-Eddine Khène, décédé quelques mois à peine après sa nomination à ce poste hautement stratégique. Il est à craindre que le ton ne monte dans un très proche avenir au cas où les pouvoirs publics, ainsi interpellés, ne se décideraient à donner suite aux revendications formulées par le biais de ce communiqué. Une affaire à suivre...