Mahmoud Jibril, numéro deux du Conseil national de transition (CNT), a annoncé jeudi qu'il ne ferait pas partie du prochain gouvernement, lors d'une conférence de presse à Tripoli. Interrogé sur le calendrier fixé pour l'annonce du gouvernement, reportée jusqu'après la « libération » totale de la Libye, il a répondu: « J'espère que nous libérerons bientôt Syrte et Bani Walid pour commencer les négociations sur la formation du gouvernement de transition, dont je ne ferai pas partie ». D'obédience libérale, M. Jibril, qui fait office de Premier ministre, est confronté à une opposition islamiste au sein du bureau exécutif du CNT qu'il dirige. « Le bureau exécutif va poursuivre son travail jusqu'à la libération totale » du pays, a-t-il poursuivi. « Dans la déclaration constitutionnelle, la libération totale est décrite comme le contrôle par le CNT de toutes les entrées terrestres, maritimes et aériennes du pays », a-t-il poursuivi. Cette déclaration prévoit également la nomination d'un gouvernement de transition dans un délai de moins de 30 jours après « la libération ». Le CNT avait décidé mardi de reporter la formation du gouvernement de transition jusqu'après la prise de contrôle totale du pays, à la suite de plusieurs réunions visant à tenter de surmonter les divergences. L'annonce du gouvernement transitoire était attendue initialement le 18 septembre, mais retardée en raison des divergences entre les membres du CNT et son bureau exécutif. Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le CNT a annoncé le 2 septembre qu'il comptait diriger le pays jusqu'à l'élection dans huit mois d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an plus tard. Mais, avait expliqué un émissaire de l'ONU, Ian Martin, le délai de huit mois ne devrait débuter que lorsque les nouvelles autorités, qui disent contrôler actuellement 90% du territoire libyen, auront déclaré la « libération » totale du pays.