Des centaines de personnes ont manifesté vendredi dans le centre de la capitale jordanienne Amman pour réclamer des « réformes réelles » et dénoncer un projet de loi controversé criminalisant les allégations de corruption, ont rapporté des médias. Rassemblés au centre de Amman, près de 400 manifestants ont vivement protesté contre cette « La loi anti-corruption » qui, ont-ils dénoncé, « protège les corrompus ». Les manifestants ont aussi réclamé le départ du Premier ministre Maarouf Bakhit). « Nous voulons des réformes réelles et un gouvernement élu », ont-ils scandé. Selon les médias, des centaines d'autres personnes étaient rassemblées à Irbid, Jerash (nord), Karak et Dhiban (sud) pour réclamer des réformes et dénoncer la corruption. Dans un geste d'apaisement, le sénat avait reporté sine die le débat prévu jeudi sur la loi controversée approuvée mardi par 56 voix sur 96 députés présents (parmi les 120 membres de la Chambre basse). Le projet de loi est donc en suspens jusqu'à la prochaine session parlementaire prévue le 26 octobre. Le document controversé stipule que "toute personne qui propage des rumeurs, ou attribue publiquement à tort à une personne des actes de corruption (...) affectant sa réputation, sa dignité et constituant une diffamation, sera sanctionnée par une amende de 30.000 à 60.000 dinars jordaniens (43.000 à 85.000 dollars) ». La Jordanie est en proie depuis janvier à des manifestations en faveur de réformes politiques et économiques et de l'éradication de la corruption.