Les contestataires jordaniens comptent faire de la journée de demain vendredi une «journée de la colère» à Amman la capitale pour «dénoncer les violences et réclamer des réformes», a fait savoir hier l'opposition espérant en faire la plus grande manifestation depuis le début du mouvement de contestation dans le royaume hachémite en janvier. Le roi Abdallah II a appelé dimanche le gouvernement, le Parlement et la justice à prendre des mesures rapides pour engager des «réformes politiques réelles», entamer un «dialogue général» et lutter contre la corruption. Huit personnes ont été blessées dimanche à Amman lorsque des partisans du gouvernement ont attaqué une manifestation de plusieurs centaines de jeunes appelant à des réformes politiques. Plus de 10 000 membres du mouvement islamique, sont attendus à Amman pour «dénoncer les violences et réclamer des réformes», a déclaré Zaki Bani Rsheid, membre du comité exécutif du front de l'action islamique (FAI), principal parti d'opposition. Dix-neuf autres partis et regroupements ont appelé à manifester au côté du FAI dans la capitale et dans différents gouvernorats du royaume. Le gouvernement a obtenu un délai pour exécuter des réformes, mais il hésite et tente de gagner du temps par des palabres, estime l'opposition. Les manifestants dénonceront également les voyous qui attaquent les protestataires. Des violences ont fait vendredi dernier huit blessés lorsque des partisans du régime avaient attaqué une manifestation de centaines de jeunes qui réclamaient des réformes. Le gouvernement a dénoncé ces actes et annoncé l'ouverture d'une enquête. En cas de «violences vendredi, nous œuvrerons alors à la chute du gouvernement qui aura perdu toute crédibilité», ont prévenu les initiateurs du mouvement. Les manifestations avaient commencé en Jordanie en janvier pour protester contre l'augmentation du coût de la vie. Elles avaient pris une nouvelle dimension après le départ du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier, les manifestants réclamant dès lors des réformes politiques et la chute du gouvernement. Le roi a limogé le 1er février son Premier ministre pour calmer la rue et s'est engagé à des réformes générales.