Ces modifications tombent à point. Invité, hier, au forum d'El Moudjahid M.Abdelghani Mebarek, directeur général de l'Ansej, est revenu sur les nouvelles modalités adoptées récemment par le Conseil des ministres, visant à redynamiser le secteur de l'emploi de jeunes et promouvoir davantage la micro-entreprise. La première modification, explique le conférencier, concerne le renforcement des garanties au profit des banques contre les risques encourus en matière de crédits aux jeunes promoteurs. En effet, ces instances financières, maillon indispensable dans ce processus d'investissement, se sont jusque-là timidement engagées dans le programme d'aide à ces jeunes promoteurs, notamment en matière d'octroi de crédits. Les banquiers craignaient essentiellement le non-respect de l'échéancier de remboursement ou encore le refus total du remboursement. Ces modifications tombent à point nommé pour palier ce genre de problèmes comme par exemple l'épineuse question de la révision du mécanisme de couverture des impayés. Une mesure qui encourage l'extension du réseau des établissements et banques, appelés à participer au financement du dispositif Ansej. Résumant en quelques mots l'état de santé du dispositif de la microentreprise, M.Mebarek dira: «Actuellement, parmi l'ensemble des projets lancés, nous recensons 30% d'entreprises qui éprouvent des difficultés à rembourser leurs crédits et 2,09% de projets ont été carrément abandonnés.» Il précisera néanmoins que «ces aménagements aident à conforter les banques et les inciteront à s'engager davantage dans le financement de la microentreprise». Ainsi, un texte vient en remplacement au décret exécutif n° 96-297 du 8 septembre 1996 et réadapté au profit des jeunes investisseurs. Ce dernier stipule que lorsque l'investissement envisagé est égal ou inférieur à 2 millions de dinars, l'apport personnel est fixé à 5 %, le prêt non rémunéré est de 25 % et le concours bancaire est de 70 %. Lorsque l'investissement envisagé se situe entre 2 et 10 millions de dinars, l'apport personnel est de 10 %, le prêt non rémunéré est de 20 % et le crédit bancaire de 70 %. En outre, lorsque l'investissement est effectué dans une zone défavorisée, l'apport personnel est réduit à 8 % seulement. Pour que ces mesures de réajustement portent leurs fruits, l'Ansej envisage de lancer une opération de recensement des besoins de chaque localité par secteur d'investissement. Une fois ces secteurs cernés, les futurs entrepreneurs seront orientés vers des créneaux porteurs. Il s'agit, selon le DG de l'Ansej, de créer une sorte de «banque locale de projets». Il est prévu, par ailleurs, d'assurer une meilleure information en direction des jeunes promoteurs. Une campagne d'explication est donc prévue aux fins de rendre lisibles les mécanismes de soutien à l'emploi des jeunes et réaliser des programmes de formation au profit des jeunes promoteurs.