L'administration locale, sans les élus et militants FLN, majoritaire dans 22 communes, n'a fourni aucun effort pour mobiliser la foule. A défaut de mobiliser les citoyens de Tipasa pour la visite du Président, les organisateurs ont fait appel à des enfants des colonies de vacance. 300, issus des familles des victimes du terrorisme et des sinistrés de Boumerdès, ont été «acheminés» au centre-ville. Ils ont attendu près de trois heures sous un soleil de plomb, l'arrivée du Président. Le passage de Bouteflika a été bref, trop bref même, le bain de foule n'a duré que 15 minutes, un temps record par rapport à ses précédentes visites. En dépit des efforts déployés par la direction régionale de l'Organisation nationale des moudjahidine, ayant affiché officiellement par la voix de son secrétaire de wilaya, M.Noureddine Bouguendoule, son soutien au Président de la République, en dépit aussi des appels lancés par l'Union nationale des algériennes, les citoyens de Tipasa ont brillé, hier, par leur absence, préférant certainement passer la journée à la plage. «Nous avons plus qu'assez des discours politiques», atteste un jeune. Un sentiment qui fait l'unanimité dans cette ville côtière. Les citoyens ici classent cette visite dans le cadre de la précampagne pour la présidentielle. D'autres espèrent que le Président débloquera une enveloppe budgétaire pour la ville, «comme il l'a fait pour les autres wilayas». Il faut dire que l'administration locale, dirigée par le FLN, majoritaire dans 22 communes sur les 28 que compte la wilaya, n'a fourni aucun effort pour mobiliser la foule, en dépit de la présence très remarquée aux côtés du Président du mouhafedh de Tipasa, qui est en même temps président du comité de soutien à Bouteflika, «une personnalité très contestée», nous diront des sources proches du parti. Selon les mêmes sources, une rencontre regroupant les militants du parti étudiera l'éventualité d'un retrait de confiance au mouhafedh de la ville. Cette réunion est initiée par M.Abada, ex-membre du bureau national du FLN et réputé être proche du secrétaire général du parti, Ali Benflis. Le FLN est-il en train d'assainir ses rangs pour la présidentielle 2004? Les élus locaux ne cachent pas d'ailleurs leur choix. «Nous avons déjà opté pour Benflis», nous dira le P/APC de Fouka. Pour en revenir à la visite du Président, on remarquera que le programme, très chargé de cette tournée, contient essentiellement des projets réceptionnés depuis une à deux années, dont on citera la réalisation d'un lycée polyvalent, le premier dans la ville de Damous, une localité distante de 75 km du chef-lieu de wilaya. Cette région, notons-le, a été affectée par le terrorisme de la décennie noire. Cet établissement est fonctionnel depuis la rentrée scolaire 2000-2001, c'est le cas aussi de l'école fondamentale inaugurée dans la même commune. Le Président procédera aussi à l'inauguration d'un pont sur Oued Harbil, achevé en août 2002. Le démarrage des travaux a eu lieu en 1995. Pour des raisons d'ordre sécuritaire, le projet a connu des interruptions. Une résiliation de contrat a été prononcée à l'amiable avec l'entreprise Cosider en raison du déséquilibre financier du marché. Le secteur de la pêche, qui a bénéficié de 30 millions de dinars, dans le cadre de la convention entre les ministères de la Pêche et des Ressources halieutiques et de l'Emploi, a été renforcé par un abri de pêche à Gouraya (40 km du chef-lieu de wilaya). Le Président s'est dirigé par la suite vers le camp de vacances Sidi-Braham, qui accueille près de 1 400 victimes du terrorisme. La délégation présidentielle a achevé sa visite à la station de pompage de Hadjout.