L'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) a demandé que le travail des services de renseignement soit « contrôlé » et « transparent », dans un communiqué publié mercredi. Cet appel intervient au moment où un projet de loi, très critiqué par l'opposition, accorde aux fonctionnaires de la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage) le statut d'officiers de police judiciaire. « L'octroi du statut d'officier de la police judiciaire aux fonctionnaires de la DST va sans doute limiter l'impunité de ceux qui sont soupçonnés de torture et de détention illégale », selon l'OMDH. Mais cet octroi doit « s'accompagner d'un code de conduite pour un fonctionnement transparent de la DST et la possibilité pour le Parquet d'effectuer des visites de contrôle impromptues dans ses locaux », poursuit l'OMDH. Dans un rapport le 25 octobre 2010, l'ONG Human Right Watch (HRW) affirmait que les personnes soupçonnées de terrorisme « sont détenues dans un centre secret près de Rabat, et sont maintenues au-delà des 12 jours de garde à vue autorisés par la loi contre le terrorisme » de 2003. Selon HRW, les agents de la DST, dont le directeur est Abdellatif Hammouchi, « participent activement à l'incarcération des personnes soupçonnées de terrorisme, à leur détention et à leur interrogatoire ». En mai 2011, les jeunes du Mouvement du 20 février, qui revendique des réformes politiques et sociales, ont été empêchés par les forces de l'ordre d'organiser un pique-nique devant le siège de la DST à Témara, près de Rabat, supposé abriter un centre de détention secret. Le directeur du journal marocain Al Massae, Rachid Niny a été condamné le 9 juin à un an de prison ferme pour « désinformation », après avoir écrit plusieurs articles dans lesquels il dénonçait notamment la DST et demandait son contrôle par le Parlement.