L'organisation non-gouvernementale américaine des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), a souligné lundi à Rabat que la police et les services de renseignements marocains ont régulièrement violé la loi anti-terroriste après les attentats de Casablanca en mai 2003 qui ont fait plusieurs morts et de nombreux blessés. Dans un rapport présenté lors d'une conférence de presse, HRW a déclaré que des témoignages indiquaient qu'après ces attentas "la police marocaine et les services de renseignement ont régulièrement violé les lois sur la détention des personnes soupçonnées de terrorisme". Les personnes soupçonnées de terrorisme "sont détenues dans un centre secret près de Rabat, et sont maintenues au-delà de 12 jours de garde-à-vue autorisés par la loi contre le terrorisme" adoptée en juin 2003, précise le rapport de l'ONG américaine. "Souvent évoquées par les avocats devant les juges, ces violations n'ont fait l'objet d'aucune enquête de la part des tribunaux", ajoute HRW pour qui les agents de la Direction de la surveillance du territoire (DST, services de Renseignements marocains) participaient activement à "l'incarcération des personnes soupçonnées de terrorisme, à leur détention et à leur interrogatoire". L'ONG américaine a rappelé, à cette occasion, que "la DST n'est pas autorisée par la loi marocaine à arrêter, détenir et interroger les personnes soupçonnées de terrorisme". Les cinq attentats du 16 mai 2003 à Casablanca avaient fait 45 morts et de nombreux blessés.