Diplômé des Beaux Arts (spécialité designer graphiste) et ayant exercé son talent de caricaturiste dans pas mal de journaux, le jeune Amine Labter, vient de sortir dans la collection Caricart, publiée aux éditions Lazhari Labter (disponible au Fibda), un album recueil de ses caricatures en noir et blanc. «Le métier de caricaturiste je pense que cela n'existe même pas dans le monde. Je pense que c'est une passion qu'on développe...», nous a confié l'artiste qui a présenté hier son oeuvre au Fibda, à raison de 400 DA. Et d'ajouter: «Comme je m'intéresse un peu à la politique et que mes dessins penchaient vers un style caricatural, l'alchimie s'est faite. Ces caricatures sont sorties dans ces journaux, certains ont été bien sûr traduites de l'arabe vers le français.» Humour, amour, argent, marches, hygiène, économie autant de sujets qui sont abordés avec un trait caustique et mordant. «Le sujet de la femme m'intéresse beaucoup. Car c'est clair qu'elle ne jouit pas entièrement de ses droits, déjà que le statut de l'homme est assez réduit.» Si l'on remarque bien la couverture de ce recueil de caricatures, c'est l'Algérie, avec deux oreilles de Mickey, qui est représentée. C'est donc sans «concession» selon ses termes que Amine Labter a choisi le grotesque pour brosser son pays et les travers de la société algérienne. Le titre Vit'Amine! est lié à la vitesse à laquelle on croque aujourd'hui le monde sous la plume du caricaturiste ou du journaliste, à la vitesse de la lumière et de l'évolution des outils technologiques. «C'est travaillé dans l'urgence. Le tout est de donner quelques vitamines, un peu de bonheur et de punch pour celui qui va consulter cette BD. Décortiquer la société se fait aujourd'hui très vite, grâce aux ordinateurs, nous sommes dans un air très speed», fait remarquer le jeune Amine. «Voilà un ouvrage qui va certainement enrichir et colorer le paysage d'une caricature algérienne déjà, bien volontiers, riche d'expériences et d'enseignements par sa panoplie ou sa pléiade de caricaturistes, aussi bien classiques que nouveaux lesquels nous devons en convenir, aujourd'hui, plus que jamais, n'ont heureusement plus rien à envier à leurs homologues des pays qui capitalisent une expérience vieille de plus d'un siècle», affirme dans la préface, Mustapha Boughadou, enseignant chercheur en sciences de la communication et du journalisme auprès de l'université d'Alger et enseignant associé auprès de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Aussi, après les Slim, Haroun, Aïder, Dilem, le Hic nous pouvons dire bienvenue à Amine Labter et bonne continuation surtout!