Des armes blanches furent utilisées dans la bagarre. L'intervention des gendarmes fera éviter le pire. «Les militants félons et ceux qui les poussent ont été empêchés de tenir leur conclave et nous ne laisserons pas ces opportunistes faire main basse sur le sigle du parti et ses structures», dira un responsable de la mouhafadha d'Oran rencontré au complexe des Andalouses où devait se ternir le congrès régional des anti-Benflis. La rencontre, qui devait regrouper, jeudi, les représentants de 14 wilayas, a été autorisée par l'administration de la wilaya. La demande en a été formulée par une association des clubs scientifiques qui avait mentionné, comme ordre du jour de la rencontre, une activité scientifique. Tôt le matin, on sentait déjà parmi les rangs des «félons» une crainte de voir la rencontre se solder par un échec. Les organisateurs, qui misaient sur une présence massive, ont été surpris par l'absence de plusieurs délégués des autres wilayas, qui malgré les invitations qui leur avaient été adressées, ont préféré s'abstenir. Ils attendront longtemps à l'entrée du snack des Andalouses sous le regard désintéressé des nom- breux estivants qui ne prêtèrent même pas attention aux banderoles accrochées à l'entrée de la salle. Alors que les organisateurs continuaient de scruter l'horizon pour guetter l'arrivée des retardataires, ce furent les partisans de Benflis, commandés par le mouhafedh, président de l'APW, qui débarquèrent. Ce fut la palabre, chacun y est allé de son argumentaire pour défendre ses thèses. Les «légalistes» arguant de l'ordre du jour porté sur la demande d'autorisation de la réunion, une rencontre scientifique, exigent son annulation car, «portant un caractère hautement politique et s'inscrivant dans le cadre de la déstabilisation du parti», expliquera un responsable de la mouhafadha d'Oran. Les palabres durèrent un bon moment avant qu'on n'en vienne carrément aux mains. C'est la mêlée générale où tous les coups étaient permis. Des armes blanches furent même utilisées dans la bagarre sous l'oeil réprobateur des estivants dérangés dans leur farniente par ces intrus venus de partout. L'intervention des gendarmes fera éviter le pire. La rencontre ne s'est pas tenue au grand désappointement de Si Afif et consorts qui en usant de ruse ont raté un rendez-vous qu'ils présentaient comme important dans leurs tentatives d'invalider les résolutions du 8e congrès du FLN. Le mouhafedh et plusieurs militants rencontrés sur les lieux ne s'empêcheront pas de tirer à boulets rouges sur l'administration coupable, à leurs yeux, d'avoir enfreint la loi en s'immisçant dans la vie interne d'un parti politique légalement agréé.