Alors que des associations dûment agréées, qui bénéficient du soutien de l'administration en matière de subventions, sont quasiment absentes et ne se manifestent qu'en de rares occasions officielles, un groupe d'étudiants regroupés en association non officielle dite «Nass el kheir» (les gens de la bienfaisance) font parler d'eux à Bouira. En effet, depuis la rentrée sociale ce groupe d'universitaires multiplie les actions citoyennes envers les plus démunis. A l'occasion de la rentrée scolaire, l'association a distribué à travers plusieurs établissements des quartiers populaires, des tabliers aux enfants issus des familles démunies. Chaque fin de semaine et selon un planning tracé, ces jeunes, une vingtaine environ, habillés uniformément s'attaque aux points noirs qui ternissent l'image de la ville. L'exemple le plus édifiant reste l'action menée au niveau du quartier le plus dense de Bouira. Aidés par des résidents, ils ont procédé au nettoyage du quartier 1100-Logements, quartier jusque-là réputé sale. Comptant sur des dons et des aides de particuliers, ces jeunes étudiants tous natifs de la ville et inscrits au centre universitaire Akli-Mohand Oulhadj, ne veulent pas recourir à la création d'une association et ne désirent pas bénéficier des aides des pouvoirs publics. Cette façon de faire n'est pas propre à cette association puisqu'une autre association écologique existe depuis longtemps sans jamais bénéficier des aides étatiques. «Les amis d'Errich» sont un groupe de personnes qui ont pris en charge la sauvegarde de la forêt qui surplombe la ville de Bouira. Veillant au nettoyage et à la préservation de la faune et de la flore, les membres de cette association craignent pour cette partie de la ville qui fait partie du patrimoine collectif de la ville. Un projet d'aménagement est inscrit. Il est bénéfique mais doit être réalisé en conformité avec le lieu. Les amis d'Errich redoutent l'avancée du béton qui est venu à bout de terres fertiles et à haute valeur agricole. Ces deux associations à l'oeuvre, redonnent au bénévolat sa valeur et sa place dans une société où l'individualisme a gagné du terrain. Ces actions de citoyenneté ne sont pas étrangères à notre culture ancestrale. Les autorités, à l'occasion de la répartition des aides, doivent lancer un regard vers ces groupes volontaires qui ne demandent qu'à servir la société. Au lieu de subventionner des associations conjoncturelles et sans aucun impact sur les populations, l'APW, l'APC... devrait participé directement aux actions de bienfaisance que ces jeunes ont imposées parmi les citoyens.