Des interventions fusaient de partout, qui pour conforter Ali Gherbi, qui pour demander des preuves de ses accusations. La coordination intercommunale de Béjaïa tiendra prochainement un conclave extraordinaire pour tenter de ramener Ali Gherbi et son comité à de meilleurs sentiments. C'est en gros ce qu'ont voulu faire savoir les délégués de la Cicb lors d'une conférence de presse tenue, hier, par la présidence tournante de la Cicc Béjaïa au TRBéjaïa. En sa qualité de porte-parole de cette instance du mouvement citoyen, le délégué de Sidi Aïch, en l'occurrence Bezza Benmansour précisera d'emblée, pour couper court à toute interprétation, que cette conférence de presse était prévue à la veille du conclave ordinaire tenu à Sidi Aïch, mais elle a été retardée à la suite d'un accident routier ayant coûté la vie à un délégué de Semmaoun. Poursuivant son intervention, le conférencier s'étalera ensuite sur le conteste politique dans lequel intervient leur sortie médiatique qui reste, à ses yeux, marquée par «la tenue du conclave de l'interwilayas» jugé «décisif et important» car, expliquera-t-il, «il tranchera la réponse à donner au Président de la République», mais aussi «par une date marquant l'histoire de l'Algérie en guerre», allusion au 47e anniversaire du congrès de la Soummam. Passée la déclaration préliminaire, le conférencier a eu à répondre principalement sur la crise qui secoue l'intercommunale du mouvement citoyen depuis, notamment, le retrait de Ali Gherbi et de son comité. A ce propos, le délégué de Sidi Aïch n'a apporté que des esquives de réponse. Voulant coûte que coûte nier l'existence d'une quelconque crise, il dira: «Ce n'est pas une première», en faisant état d'un certain nombre de retraits qui s'étaient produits dans le passé et au sein de la même structure avant de juger que «cela est tout à fait normal pour un mouvement de cette ampleur». refusant de répondre aux attaques du porte-parole du GSC d'El-Kseur, Bezza Benmanasour insistera sur le caractère «rassembleur et unificateur» du mouvement, en soutenant que lui et ses camarades «ne ménageront aucun effort dans ce sens». Interrogé sur la crise qui secoue le mouvement, notamment sur le réquisitoire dressé par le président du CSC d'El-Kseur, le conférencier reconnaît que «la Cicb a connu des dysfonctionnements et une désorganisation», comme il reconnaîtra aussi «les blocages» par rapport, citera-t-il «à l'offre de dialogue et la tenue d'une conférence nationale», mais estime-t-il «ils ont été dépassés après les débats». L'orateur a tenté, en vain, de relativiser les faits, mais c'était compter sans l'intervention du délégué d'Ath Djellil, Zahir Aït Hammouda, qui apportera son soutien à Ali Gherbi, faisant apparaître encore une fois la divergence de vue entre les délégués. On assistera par la suite à plusieurs réponses au point de perdre de vue qui est le véritable conférencier. En somme, une sorte de «miniconclave» s'est tenu pour la circonstance. Des interventions fusaient de partout qui pour conforter Ali Gherbi, qui pour demander des preuves de ses accusations. C'est alors que Khoudir Benouaret intervient à son tour pour réfuter les accusations du délégué d'El-Kseur n'omettant pas au passage de se solidariser avec lui, à la suite de la tentative d'assassinat. Dans l'ensemble, les délégués de la Cicb se sont montrés réconciliateurs en refusant le statut de «tribunal». «Nous avons le devoir d'unir et de fédérer pour faire aboutir nos revendications», clameront-ils à la fin, mais sans pour autant apporter les réponses attendues par une opinion qui s'est montrée assez inquiète de la tournure prise par les événements. On est plutôt tenté de croire que «le mouvement est miné de partout». Les jours à venir sont porteurs de beaucoup de révélations surtout dans le cas où la réconciliation n'aboutirait pas. Ali Gherbi, qui n'a pas réagi à cette sortie médiatique, devrait le faire aujourd'hui, à l'occasion d'un meeting qu'il compte animer.