En homme sûr de lui, il fera, encore une fois, un sévère réquisitoire contre les délégués partisans et les autonomistes qu'il accuse de blocages. Revigoré par «les appels de soutien» qu'il reçoit au quotidien des groupes de citoyens qui lui font part de «leur volonté de lancer des comités de soutien», Ali Gherbi a fait, ce lundi soir, preuve d'une grande assurance et d'une fermeté qui ne lui sont pas habituelles. Le président du comité de la société civile d'El-Kseur, qui a animé un important meeting populaire sur l'esplanade de la mairie, est revenu longuement sur son retrait et celui de son comité de la structure intercommunale de Béjaïa. En homme sûr de lui, Ali Gherbi fera, encore une fois, un sévère réquisitoire contre les délégués partisans et les autonomistes qu'il accuse de blocages et autres tentatives de déviation du mouvement allant jusqu'à menacer de rendre publique la liste «des manipulateurs» et autres «délégués fantoches» qui «ne représentent qu'eux-mêmes», mais dont les méfaits au sein de la structure de Béjaïa en particulier et le mouvement citoyen en général sont dévastateurs. D'emblée, la figure de proue des ârchs de Béjaïa fustigera sévèrement les délégués partisans, sans citer leurs formations politiques. Chose que fera par la suite un autre intervenant qui suscitera la colère des militants du RCD présents sur les lieux. Ces derniers se disent «étrangers aux accusations de Ali Gherbi», puisque expliquent-ils «ils n'ont à aucun moment intégré les structures». Poursuivant sa longue intervention, Ali Gherbi dira: «Ils ont le sommet. Nous avons la base», allusion aux manipulations des chefs de parti. Plus explicite, il ajoutera: «Le seul qui peut nous manipuler, c'est la base citoyenne. Nous ferons tout ce qu'elle dira.» Il abordera aussi le volet historique pour bien expliquer que «les solutions rejetées par nos ancêtres ne doivent pas être acceptées par notre génération», allusion faite directement à l'autonomie et la régionalisation. «Cela est une preuve de notre souci quant à l'unité nationale et l'intégrité territoriale», lance-t-il à l'endroit des décideurs, dont le Président de la République qui appelle au dialogue sur tous les points de la plate-forme d'El-Kseur à l'exception de ceux qui touchent à l'unité nationale et l'intégrité territoriale. L'orateur, en véritable harangueur de foule, s'engage: «Nous sommes prêts à nous sacrifier pour que le mouvement citoyen ne tombe pas entre les mains des manipulateurs et ne soit pas détourné au profit des partis.» Plus explicite, il citera l'exemple du MCB: «Regardez ce qu'est devenu le MCB», s'est-il interrogé avant de demander: «Voulez-vous que votre mouvement subisse le même sort.» Non! répondent les présents à ce meeting populaire. Ali Gherbi parlera ensuite des perspectives après son retrait de la CIC Béjaïa. «Les soutiens que j'ai reçus à ce jour sont plus qu'encourageants», affirme-t-il en précisant: «Des coordinations m'ont fait part de leur volonté de lancer des comités de soutien.» C'est alors qu'il fait part de son désir de voir se concrétiser «une troisième voie». Connaissant son apport lors de la création de la Cicb, tout porte à croire que l'on s'achemine probablement vers le lancement d'une coordination parallèle mais, «sans délégués partisans et sans autonomistes», comme il a voulu le préciser en aparté. «Il n'est plus possible de travailler dans une structure dominée et bloquée par les régionalistes et les autonomistes», dira-t-il en conclusion.