Alors qu'aucun bilan n'a été présenté de leurs activités lors de cette 6e législature, les députés s'agitent pour la prochaine mandature. La preuve, aucun député n'a fait de comptes rendus réguliers de son activité au sein de l'APN. Les actuels figurants dans le cirque politique algérien, notamment les députés de la 6e législature, convoitent et invitent d'ores et déjà le citoyen à la septième législature. Les électeurs ont pour menu une actualité plus piquante encore. «Il est regrettable de constater qu'aucun bilan d'activité de notre représentant ne soit publié dans le site du parti RND», indique un militant de ce parti. Effectivement, aucun des 62 députés du Rassemblement national démocratique (RND), n'a daigné publier un bilan de son activité parlementaire. Pour la première force présente au Parlement, en l'occurrence le FLN, avec 136 députés, la donne est encore plus catastrophique. En effet, le site Web de ce parti ne contient même pas une liste complète des députés. Pour le reste, c'est après! Il en va de même du Mouvement pour la société pour la paix (MSP) avec ses 51 députés. «Ils ont démontré leur véritable nature», s'est offusqué un militant sous couvert de l'anonymat. Pour ce militant, «la bataille a déjà commencé au sein de tous les partis politiques. Chacun cherche à se positionner, dans la perspective de la prochaine législative, en bonne place sur les listes électorales», indique-t-il. Avant qu'ils soient élus, les députés de tous les partis politiques ont promis de «maintenir un lien direct avec leurs électeurs, d'assurer des permanences régulières dans plusieurs circonscriptions. Ces permanences n'ont jamais existé», regrette Farid, militant et étudiant, dressant un constat sombre la morale politique dans notre pays. «L'éthique politique exige que tout élu porté au Parlement par les citoyens, portera à son tour leurs doléances», poursuit-il. Les partis politiques, sans exception aucune, connaissent des agitations dont l'origine n'est pas l'importance du travail qui attend les futurs parlementaires, mais surtout le statut et la position sociale que l'APN procure. Les avantages matériels, n'en parlons pas. La septième législature est donc prévue dans quelques mois. Pendant que certains militants s'y préparent avec l'acharnement pour trouver un «siège» à l'APN, d'autres députés s'excitent pour s'y maintenir. Ils auront à adopter une douzaine de projets de loi avant la fin de cette session. Les réformes que veut faire passer le président de la République viennent alors au secours des députés. Ces derniers vont se targuer d'un bilan qui ne leur appartient pas. En tout cas ils auront à voter le projet de loi relatif au régime électoral, ceux relatifs aux partis politiques, aux cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire, à la représentation des femmes dans les assemblées élues, etc. Ces projets de réforme auront donc sauvé un bilan jusque-là mitigé d'une Assemblée fantomatique que les plus critiques qualifient de «Cathédrale dans le désert». D'ailleurs, «les citoyens savent que l'Assemblée populaire nationale est une chambre d'enregistrement qui a pour seule mission la légitimation par la loi des décisions prises par le pouvoir exécutif», reconnaît un député. Quant à savoir si le député travaille réellement pour améliorer la situation du citoyen et lui apporter le bien-être, la réponse vient d'un jeune chômeur qui nous raconte une anecdote: «J'ai eu l'occasion de rencontrer un député dans un café. Je lui ai demandé, ce qu'il faut faire pour que les choses changent pour moi». Le députe a répondu ironiquement: «Moi, j'ai atteint les 30 millions! c'est à toi de voir comment...!» A méditer!