Depuis le mois de janvier 2011, trois dictateurs des pays de l'Afrique du Nord sont tombés. Il s'agit du président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, du président égyptien Housni Moubarak et du Guide libyen, Mouamar El Gueddafi. Ces trois dictateurs sont tombés l'un après l'autre suite à des révolutions populaires dans la région. Ils sont subi le même sort et la même fin (chassés du pouvoir) mais leurs destins sont différents. Ben Ali a fui son pays, Moubarak est emprisonné tandis que El Gueddafi est tué. Pour l'ex-président tunisien, tout a commencé un certain 17 décembre 2010 lorsqu'un jeune chômeur, Mohamed Bouazizi, s'est immolé par le feu dans la ville de Sidi Bouzid. Le 27 décembre, la contestation a atteint la capitale Tunis puis s'est généralisée d'une manière fulgurante. Au bout de moins d'un mois de révolte populaire dans toutes les régions de la Tunisie, Ben Ali a fini par fuir son pays le 14 janvier 2011 pour l'Arabie Saoudite. C'est la fin d'un règne qui a duré plus de 23 ans et où le pouvoir absolu a été érigé en règle. Pour Moubarak, le destin commençait à se profiler dés la fin du règne de Ben Ali. Quelques jours après la chute de Ben Ali, les Egyptiens nourrissaient l'espoir de chasser du pouvoir le président Hosni Moubarak. Il règne déjà depuis 30 ans et c'en est trop et pour lui et pour le peuple. Chaque vendredi à la place Tahrir sonnait comme une étape de la fin du trône. Des rassemblements millionnaires sont organisés chaque vendredi dans cette place pour demander tout simplement la chute du régime. Et le régime n'a pas trop resisté. Moubarak a été pressé de démissionner le 11 février 2011. Comme on peut le constater, moins d'un mois de révoltes populaires ont eu raison de deux dictateurs de l'Afrique du Nord ou de Tamazgha. A partir de ce 11 février 2011, les jours du troisième dictateur nord-africain, Mouamar El Gueddafi étaient comptés. Les rassemblements populaires qui ont commencé le 15 février dans la ville de Benghazi, n'ont pas trop résisté à la répression sanglante du dictateur. L'armée tire à balles réelles sur la foule. A peine quelques jours après, un mouvement armé est né dans le but de destituer l'ex-guide qui a régné durant... 42 ans. Ce mouvement est encadré par le Conseil national de transition (CNT), constitué le 27 février et rallié par des cadres de l'armée et du régime El Gueddafi. Mais contrairement à Ben Ali et Moubarak, El Gueddafi a choisi de résister, préférant la ruine de la Libye à celle de sa famille. Il a fini par mourir le 20 octobre 2011. Triste fin de dictateurs qui ont sacrifié leur pays sur l'autel de leurs ambitions personnelles, familiales et tribales. Dans le sillage de ces chutes, d'autres peuples de la région se sont soulevés pour mettre fin au règne «éternel» de leurs tyrans. Et c'est déjà l'odeur de fin de règne en Syrie qui fait face à une détermination populaire sans précédent d'en finir avec la dictature. La même odeur est flairée du côté du Yémen où le président Ali Abdellah Saleh est au pouvoir depuis 33 ans. A qui le tour donc?