Actuellement, qui dit FAF pense, automatiquement, Mohamed Raouraoua. Cette définition est rejetée par l'ex-entraîneur national. Cette formulation du rapport FAF-présidence a fortement prouvé la manipulation de «ce monsieur qui prend seul les décisions, les recommandations du Bureau fédéral demeurant, à la limite, indicatives». Dans ce contexte, Madjer déclare que la décision de renvoi prise par Raouraoua ne l'a pas surpris mais, la façon dont le responsable de la Fédération s'y est pris l'a profondément blessé et l'a touché dans sa dignité, comme si on voulait détruire son image de marque auprès du public algérien. En réalité, selon notre interlocuteur, la déclaration qu'on lui a prêtée, n'a jamais été discutée au niveau du Bureau fédéral. Ce dernier s'était réuni mais pour débattre d'autres questions. Madjer ajoute que les membres fédéraux n'étaient pas au courant de la décision de renvoi qui mettait fin à ses fonctions. «Après avoir reçu la lettre du SG de la FAF, m'informant que j'ai insulté l'instance fédérale, je me suis déplacé au siège de celle ci et j'ai été reçu par son premier responsable. Il n'a rien voulu entendre. Il m'a menacé et m'a informé que des décisions sérieuses allaient être prises à mon encontre si je refusais de démentir le journal belge. Je lui ai répondu que j'étais tranquille avec ma conscience puis que je n'étais coupable de rien. Je ne voyais pas l'utilité d'un démenti alors que le journal belge avait reconnu, lui même, avoir été berné. En sortant de son bureau, j'ai croisé un membre du bureau fédéral. Il m'a salué et m'a demandé si tout allait bien et si tout avait été réglé. Lorsque je lui ai appris qu'au contraire tout allait mal et que je pouvais être limogé, ce membre du bureau fédéral s'est emporté en affirmant que le président de la FAF n'avait pas le droit d'agir ainsi. Il a ajouté que toute décision de ce genre devait être discutée en bureau fédéral. Vous voyez, un peu, comment ce monsieur gère la FAF sans en référer à personne. L'une des raisons de mon renvoi est le complexe que développait ce responsable vis à vis de moi. Il n'a jamais su établir une communication avec les gens qui l'entourent. C'est ce manque de communication qui a le plus nui à la fédération». Et Madjer d'ajouter: «Son non-respect envers moi a été perçu dès le premier jour sous forme de pression et d'ordres mal placés. Lorsqu'il a vu qu'on progressait avec l'EN, il ne l'a pas apprécié car cela ne servait pas ses desseins qui étaient de me limoger». Par la suite, le président de la FAF a sollicité un entraîneur étranger, mais comme le veut la tradition, ce dernier n'a pas tenu longtemps. «Les raisons sont claires, car les hommes qui veulent construire une équipe dans la durée sont soumis à des pressions de la part des gens extérieurs au football et des présidents de la FAF, qui n'ont jamais su gérer ou discuter correctement de l'avenir du football algérien. Ils ont ainsi largement contribué à la régression que connaît le sport national numéro 1. D'ailleurs, je ne comprends pas cette phobie que l'on a à vouloir, coûte que coûte, recruter un entraîneur étranger. Vous savez, j'ai rencontré Georges Leekens et après cette discussion j'ai compris son désarroi.». Tout le monde a du mal à comprendre la logique qui règne au niveau de la FAF. On nomme des gens pour avoir des résultats sportifs, et puis on les met sous pression pour qu'ils partent en laissant une Equipe nationale livrée à elle-même. L'aveu de Rabah Sâadane indiquant qu'on n'avait pas d'équipe nationale n'a pas étonné Madjer. «Ce qui m'a surpris c'est qu'il ait accepté l'intérim du poste d'entraîneur national». Aujourd'hui, l'un des hommes qui avait la possibilité de redonner l'espoir à ce football est blessé dans son amour-propre. «On a un malin plaisir, chez nous, à casser les symboles du pays».