Les directeurs de deux établissements scolaires à Boufarik ((Blida) ont menacé les grévistes de représailles. Le secteur de l'éducation ne sort pas encore de l'ornière. Des syndicats autonomes menacent de recourir à la protestation. D'autres sont en pleine action. Les travailleurs des corps communs de l'éducation tiennent ce matin un rassemblement devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Cette action de protestation intervient au troisième jour de la grève à laquelle a appelé la Coordination nationale des corps communs et travailleurs professionnels, affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte). Les protestataires revendiquent la revalorisation des salaires, une indemnité spéciale pour cette catégorie et leur intégration dans le secteur de l'éducation. La journée d'hier a été marquée par une double action: une grève générale et des rassemblements devant les directions de l'éducation des différentes wilayas. Selon Nadjib Benmeddour, coordinateur de l'organisation, les rassemblements se sont déroulés sans incidents. Joint au téléphone, M. Benmeddour a indiqué que des délégués des protestataires ont été reçus au niveau des directions. Ils ont exposé aux responsables leurs doléances. Concernant la grève, notre interlocuteur a indiqué que les travailleurs des corps communs, (gardiens, ouvriers professionnels, secrétaires, agents de laboratoire ou de cantine) ont répondu massivement à l'appel. Selon lui, le taux de suivi a été important dans plusieurs wilayas du pays. D'autres wilayas, a-t-il souligné, qui avaient fait preuve d'hésitation durant le premier jour de débrayage, ont rejoint le mouvement.Le taux de suivi au niveau national est, estime notre interlocuteur, de 70%. M. Benmeddour a détaillé les données recueillies sur l'évolution du mouvement. Il évaluera entre 70 et 90% le taux de suivi dans les wilayas de l'est du pays. A l'Ouest, le taux varie de 55 à 70% alors que dans les wilayas du Centre, le taux de suivi se situe entre 25 et 40%. Ces chiffres ne diffèrent, en fait, pas trop de ceux enregistrés avant-hier à l'occasion de la première journée du débrayage. Sur les conditions de déroulement de la grève, notre interlocuteur a indiqué que les grévistes n'ont pas fait objet de pression ou d'intimidation. Il a signalé, toutefois, deux dépassements à Boufarik dans la wilaya de Blida où les directeurs de deux établissements scolaires ont menacé les grévistes de représailles. Par ailleurs, M. Benmeddour a dénoncé la répression du rassemblement des laborantins avant-hier devant le ministère de l'Education nationale à Alger. Les protestataires ont été reconduits à la gare routière du Caroubier pour regagner leurs wilayas.