Les dirigeants de la zone euro se retrouvaient hier soir en sommet, sous la pression du monde entier, pour boucler un plan permettant d'enrayer la crise de la dette et de sauver la monnaie commune, alors que l'inquiétude grandit au sujet de l'Italie. Néanmoins, les espoirs de voir la réunion déboucher sur un accord d'envergure sont ténus du fait de divergences persistantes, selon des diplomates. Deux rencontres sont en fait programmées. Les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays del'Union européenne se réunissent d'abord à partir de 18h00 à Bruxelles pour parler de la recapitalisation des banques. Objectif: leur permettre d'amortir le choc d'un défaut de paiement de la Grèce. Le plat de résistance suivra lorsque les dirigeants des 17 pays de la seule zone euro se retrouveront en conclave, jusque sans doute très tard dans la soirée ou la nuit. Ces réunions sont la dernière étape d'un marathon de tractations qui se déroule depuis près d'une semaine pour définir enfin une réponse solide, réclamée par la planète entière qui s'inquiète d'un embrasement financier mondial. Les grandes lignes ont été tracées. Il s'agit de stabiliser la Grèce en convainquant les banques créancières d'effacer une partie de sa dette, 100 milliards d'euros environ, de recapitaliser les établissements financiers qui en ont besoin en contrepartie, et d'empêcher la contagion de l'incendie à l'Italie via un renforcement du pare-feu de la zone euro. Pour cela, les Européens avaient d'abord besoin hier du feu vert des députés allemands qui se réunissent dans la matinée pour donner un mandat de négociation à la chancelière allemande Angela Merkel. Tôt hier matin, aucun accord n'avait encore été conclu malgré d'intenses négociations de la dernière heure entre experts. Plusieurs écueils doivent encore être surmontés. Les négociations avec les banques créancières de la Grèce peinent à aboutir car ces dernières renâclent à accepter des pertes supérieures à 50%. Les détails du renforcement du Fonds de secours financier de la zone euro, principal instrument pour éviter la contagion, restent encore flous et l'Allemagne refuse qu'on force la main à la BCE pour qu'elle continue à aider l'Italie et l'Espagne. Pour ne rien arranger, la situation de l'Italie inquiète, même si le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, semble avoir réussi in extremis à convaincre son allié de la Ligue du Nord à accepter une réforme des retraites qu'exigent ses partenaires européens en échange de leur solidarité.