La ville de Benghazi a honoré samedi des centaines de Libyens ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi, au cours d'une cérémonie dans un stade de la ville, où le dictateur déchu avait pendu publiquement des opposants. «Nous nous rappelons de plusieurs personnes qui ont été pendues juste ici. Aujourd'hui, nous avons pris notre revanche», a déclaré le chef religieux cheikh Salem Jabar, devant des combattants vêtus de treillis militaires, mais aussi de femmes et d'enfants criant «Allah Akbar» (Dieu est grand). «Que le monde sache que les hommes de Benghazi sont courageux», a-t-il ajouté, alors que le stade résonnait de slogans anti-Kadhafi et de chants révolutionnaires. Les organisateurs ont rappelé à l'assistance que Sadok Chouihdi, un des opposants qui avait osé défier le régime de Kadhafi, avait été pendu publiquement en 1984 dans le stade, situé dans le centre de Benghazi (est). Une vidéo circulant sur internet, montre la pendaison de Sadok Chouihdi, dans ce stade, les mains menottées, sur fond d'acclamation de l'assistance, dont des dizaines d'écoliers. Son exécution avait été retransmise en direct par la télévision d'Etat. «Benghazi est l'étincelle de la révolution et elle sera aussi l'étincelle du commencement de la reconstruction de la Libye», ont scandé les combattants et les civils qui étaient assis côte à côte dans le stade. Benghazi, deuxième ville du pays située à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli, a été le berceau de la rébellion lancée à la mi-février contre le régime de l'ancien «Guide» libyen.