L'enjeu de cette manoeuvre n'est autre que le contrôle et l'annulation du 8e congrès du parti.oe La réunion de jeudi s'est soldée par une déclaration politique dans laquelle il est annoncé la constitution d'une direction parallèle à celle érigée lors du 8e congrès. Cette instance se donne pour objectif l'élaboration de nouveaux statuts et règlement intérieur du parti. Dans la déclaration rendue publique le mouvement de redressement, il est reproché à l'actuel secrétaire général du FLN «sa mainmise sur le parti et son utilisation à des fins personnelles». Cet état de fait est dicté selon la déclaration «par l'atteinte portée aux droits des militants et à leurs prérogatives ainsi qu'en réaction à la déviation imposée au parti vers l'esprit de domination,...Actes dont se sont rendus coupables Ali Benflis et consorts». Selon les rédacteurs du communiqué, la réunion de jeudi avait pour but de «dénoncer se s et de remettre en cause le 8e congrès du parti». Un congrès que les rédacteurs qualifient d'illégitime. Ce qui a amené certaines personnalités, à l'instar de Ammar Tou, Saïd Berkat, Tayeb Louh et Rachid Harraoubia, à entamer un processus de redressement du parti en projetant d'organiser, au mois de septembre prochain, selon les dires de Si Affif, ancien président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée populaire nationale. Récusant «les textes, structures et nominations» annoncés lors du 8e congrès , les anti-Benflis ont décidé de la mise en place d'une instance nationale provisoire devant préparer un congrès au mois de septembre prochain dans le cadre des textes en vigueur avant le 18 mars 2003 afin de «consacrer la démocratie et consolider le militantisme et les pratiques politiques au sens large du terme» peut-on lire dans la déclaration. Toujours selon la déclaration, «cette instance constitue la véritable commission d'orientation et d'animation». En outre, Si Affif avait déclaré jeudi que «cette commission oeuvre de concert avec les commissions provisoires des mouhafadhas à la création de ce mouvement de redressement. Elle est chargée de mettre sur pied une instance nationale exécutive provisoire, comprenant les représentants de toutes les mouhafadhas pour préparer le 8e congrès de redressement, prévu prochainement en concertation avec les commissions des mouhafadhas''. En outre il est précisé dans la déclaration que «la commission d'orientation, d'animation et de coordination est réputée dissoute dès l'installation de l'instance exécutive nationale provisoire». Cette même instance exécutive sera, à son tour, dissoute dès l'installation des instances qui seront issues du 8e congrès de redressement. L'enjeu de cette manoeuvre n'est autre que le contrôle du FLN par certains cercles occultes qui n'ont pas apprécié que le 8e congrès ne se soit pas encore décidé sur la prochaine présidentielle. En effet, lors du 8e congrès il a été décidé de la prochaine tenue d'un congrès extraordinaire seul habilité à désigner le candidat du FLN. De ce fait la probable candidature de Ali Benflis n' a pas été au goût des pro-Benflis. C'est ainsi que six anciens ténors du parti, exclus depuis par la commission de discipline, sont montés en première ligne et n'ont jamais fait mystère de leur intention de dégommer Ali Benflis. Ces pro-Bouteflika, aidés en cela par l'Administration et les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, s'efforcent d'obtenir l'annulation du 8e congrès du parti.