Les légalistes comptent prendre de vitesse leurs adversaires par ce rendez-vous. Le secrétaire du parti majoritaire, Ali Benflis, annoncera, estime-t-on, la date officielle de la tenue du congrès extraordinaire lors de la conférence de presse qu'il animera aujourd'hui au siège de son parti. C'est ce qu'a laissé entendre une source proche du parti qui récuse le rendez-vous de jeudi prochain, annoncé par certains titres de la presse nationale, comme étant la date de la tenue de ce congrès. La même source a ajouté que l'option d'une date historique, comme le 17 octobre ou le 1er novembre n'est pas écartée. Le porte-parole du parti, Abdeslam Medjahed, a précisé que la convocation des délégués de wilaya est sur le point d'être finalisée de même que la demande d'autorisation pour la tenue des assises qui devait être adressée au ministère de l'Intérieur. La décision de la date du congrès a été déléguée au bureau politique du secrétaire général, lors du 8e congrès. Par la convocation de ce congrès, Benflis compte ainsi prendre de vitesse les animateurs du «mouvement de redressement» conduit par Abdelaziz Belkhadem. La course contre la montre engagée depuis le début des opérations de déstabilisation du FLN, connaîtra sa vérité aujourd'hui. A bien des égards, les assises du congrès extraordinaire constitueront, pour le vieux parti, sérieusement secoué, un enjeu d'une extrême importance. La réunion de la majorité relative des membres du bureau politique, du comité central, des parlementaires des deux Chambres et de l'ensemble des dignitaires du FLN pour plébisciter l'actuel secrétaire général ôtera de fait toute légitimité au «mouvement de redressement». Benflis aura également à démontrer - pour la deuxième fois à près la réunion des parlementaires mercredi dernier - la consistance du FLN en tant que force telle que prescrite par la ligne consacrée lors du 8e congrès. Par-là même, il apportera la preuve formelle que son parti ne s'est pas effrité en dépit des assauts qu'il subit depuis plus de quatre mois. Sur un autre plan, l'enjeu reste à autonomiser le parti par rapport aux clans. Et c'est l'enjeu le plus important, car dire que le FLN version Benflis s'est rénové signifie inévitablement qu'il est capable de prendre des décisions en rupture avec le pouvoir virtuel. Sur le même rythme, le secrétaire général du FLN a invité hier, selon un communiqué envoyé à notre rédaction, le comité central à reprendre les travaux de la deuxième session restée ouverte depuis le 3 octobre 2002. C'est au cours de cette session qu'ont été évoquées pour la première fois les réformes à apporter à l'ex-parti unique. Le 8e congrès, organisé en mars dernier, a, en fait, entériné les réformes, notamment l'indépendance de décisions, tout en laissant ouverte la session du CC, ce qui, à l'époque, avait soulevé le tollé des pro-Bouteflika menant à la création du «mouvement de redressement» accusé depuis de mener des assauts contre une direction légale et légitime du FLN.