Le ministre des Affaires étrangères, M.Abdelaziz Belkhadem a été désigné jeudi, à la tête d'une instance exécutive composée de 16 membres, «élus» lors d'un mini-congrès tenu dans la ville de Djelfa, sous très haute sécurité. La désignation de M.Belkhadem obéirait au souci d'apaiser les querelles observées ces derniers temps au sein du mouvement contestataire né au lendemain du 8e congrès du FLN. Des querelles de leadership qui ont opposé les deux têtes de file de la contestation, MM.Si Afif et Abdelkader Hadjar. Le choix porté sur Belkhadem obéirait par ailleurs, au souci de donner du crédit à l'extérieur pour la démarche visant à un rééquilibrage au sein du FLN au profit du Président Bouteflika. Le Comité exécutif (CE), mis sur pied à l'issue de la rencontre qui s'est déroulée à la maison de la Culture de la ville de Djelfa est composé des inamovibles ministres Louh, Barkat, Harraoubia, du président de l'Arpt, Amar Tou, des députés Abdelwahid Bouabdallah et Abdelwahab Baghli, ainsi que MM.Abdelkader Hadjar, Si Afif, M.Laoufi, mouhafadh de Mascara, M.Boualegue et enfin, une enseignante à l'université de Skikda, représentant la région du Sud. Les membres du CE, une espèce de Bureau politique (BP) parallèle, sont représentatifs des quatre régions du pays, auxquels pourraient s'ajouter des figures historiques du FLN, nous a indiqué un membre de cette instance. Par ailleurs, un Conseil national, l'équivalent du Comité central (CC) du parti, est également désigné à cette même occasion. Il est composé de tous les présidents des conseils provisoires de wilaya. Le Comité exécutif ainsi installé est chargé de préparer une stratégie d'actions dans la perspective de l'invalidation du 8e congrès du FLN qu'il présentera au Conseil national pour adoption. Selon le Dr Abdelwahab Baghli, député FLN de Tlemcen, la réunion de Djelfa a regroupé quelque 500 délégués. Cette rencontre est le couronnement des regroupements régionaux de ce mouvement. Une fois le programme de travail du Comité exécutif adopté par le Conseil national, il ne restera plus aux contestataires qu'à tenir leur congrès dit de «redressement» ou encore «le véritable 8e congrès du FLN», pour mettre l'administration du ministère de l'Intérieur devant ses responsabilités. Le scénario qui s'est mis en marche depuis jeudi, devrait permettre au ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, accusé d'être l'homme du Président, de se dessaisir de l'encombrant dossier du FLN en le transmettant à la justice. Notre source indique que 2000 recours sont introduits pour contester les résultats du congrès de mars dernier. En outre, M.Baghli demande un audit des finances du FLN depuis le 8e congrès. Selon lui, l'argent du parti a été utilisé pour financer des mercenaires qui ont tenté de perturber les regroupements. Si tel est le cas, ce sera la chute précipitée de Ali Benflis et de sa direction issue du 8e congrès du parti, tenu en mars dernier à Alger. Enfin, la direction du FLN était injoignable durant tout le week-end, en raison de la tenue d'une session du Comité central à l'hôtel Eriadh, à Alger. L'enjeu de cette importante rencontre serait la tenue d'un congrès extraordinaire du FLN pour désigner Ali Benflis comme candidat à la présidentielle 2004. Entre les deux ailes du FLN, c'est la course contre la montre.