«Abdelkader Alloula et Rachid Baba Ahmed, mes amis à qui je rendais visite, ont été assassinés par les hordes sauvages, ils restent dans nos coeurs.» Là a été le summum des déclarations de Djamel Allam qui a bercé ses fans oranais et ce, dans le spectacle qu'il a donné vendredi soir à Oran, un spectacle entrant dans le cadre de la célébration du 57e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération dans la commune des deux Lions, Oran. En dépit du froid glacial qui a sévi sur la ville d'Oran, plusieurs familles ne se sont pas privées du spectacle. Djamal Allam, en maître incontestable de la chanson algérienne, a invité les présents à goûter au meilleur de son large répertoire qu'il a entamé par la liturgique chanson intitulée Allah Allah. Celle-ci a été aussitôt suivie par la «psalmodie» de la très poétique chanson intitulée Guetlatou. Ces deux chansons, bien qu'elles remontent aux débuts de la carrière artistique de Djamal Allam, continuent à avoir du succès. Celles-ci ont été suivies en choeur par tous les spectateurs. Ce n'était là qu'un début puisque le même chanteur a récidivé en berçant les présents sous les effets des mélodies et paroles minutieusement étudiées dont plusieurs ont été dédiées aux talentueux chanteurs Hafid Djamaï, Cheikh Bouzouzi, El Hachemi Guerrouabi et tant d'autres. Dans l'une de ses envolées, l'enfant de la capitale des Hammadites a rendu un vibrant hommage au défunt Guerrouabi. «Ce soir, je rends hommage à mon ami, Khouya El Hachemi», a-t-il lancé du haut du podium du cinéma ex-Régent. Le chanteur kabyle a, une fois de plus, rehaussé le niveau du concert musical au moment même où les présents ne s'y attendaient pas mais là pour clore son show et le spectacle sous la très rythmique chanson qui fait des louanges de plusieurs lieux de la mémoire tels Sidi Aïssa, Oued Amizour, Yemma Gouraya et autres symboles de la région de Béjaïa. Sur le plan artistique, Djamal Allam ne badine jamais avec ses oeuvres. Cela, il l'a démontré à plusieurs reprises où il s'en tire avec succès en chantant tous les styles musicaux interprétés aussi bien en arabe qu'en kabyle. «Un chanteur, qui s'en sort dans tous les styles, est un artiste polyvalent jusqu'au bout des ongles», a-t-on commenté le soir du spectacle de Djamal Allam. Incontestablement, le parcours de Djamal Allam est à la fois riche et varié. Djamel Allam est né à Bejaïa. Il a embrassé le chant dès son jeune âge et ce, en fréquentant le conservatoire municipal de musique, où il interprétait le chaâbi et l'andalou. En 1967 il quitte Béjaïa pour s'installer à Marseille avant de rentrer en Algerie en 1971. Il a exercé le métier d'animateur et producteur à la Radio Chaîne III internationale et directeur artistique du cabaret «la Voûte» à Moretti, dans l'Algérois. En 1973, il signe son premier album intitulé Mara-Dyoughal. Sur sa lancée, il éditera entre 1978 et 1985 trois autres albums en l'occurrence Les Rêves du vent et Si Slimane. Les maîtres du chant et de la musique se réunissent. En 2001, il signe, avec Safi Boutella l'indétrônable tube intitulé Gouraya.