L'administration américaine a présenté mardi un programme visant à doper la production d'hydrocarbures en mer des Etats-Unis, avec 15 ventes de concessions de cinq ans dans le golfe du Mexique et au large de l'Alaska. Ces nouveaux permis de forer dans les eaux américaines doivent rendre plus des trois quarts des ressources non-découvertes estimées du pays «disponibles pour l'exploration et le développement», selon un communiqué du département de l'Intérieur, responsable de la gestion des ressources naturelles. Le programme prévoit la vente de 15 licences entre 2012 et 2017, dont 12 dans le golfe du Mexique et trois au large de l'Alaska. Il constitue «un élément clé de notre stratégie énergétique globale pour faire croître l'activité économique liée à l'énergie et contribuer à réduire notre dépendance au pétrole étranger et créer des emplois», a expliqué Ken Salazar, le secrétaire à l'Intérieur, cité dans le communiqué. M. Salazar a précisé que le projet ouvrait à la production de pétrole et de gaz naturel des zones comme «l'Arctique, où nous devons procéder avec prudence, en toute sécurité et en nous appuyant sur la science». Dans cette région, les permis devraient être délivrés vers la fin de cette période de cinq ans afin de lancer de nouvelles études scientifiques et de renforcer les plans de réaction à une éventuelle marée noire. Dans le golfe du Mexique, le programme « prend en compte les leçons retenues après la tragédie de (la plateforme) Deepwater Horizon», dont l'explosion en avril 2010 avait provoqué la marée noire la plus importante de l'histoire des Etats-Unis. La catastrophe écologique avait entraîné un moratoire sur les forages en mer, levé en octobre 2010. Selon les chiffres du gouvernement, le pays, premier consommateur mondial, a produit 5,47 millions de barils par jour en 2010, dont 28% dans le golfe du Mexique, soit plus du quart de la demande intérieure. Après avoir fortement décliné depuis les années 1970, la production américaine a rebondi de plus de 10% depuis 2008. Le thème de l'indépendance énergétique, au cœur de la campagne présidentielle américaine en 2008, est revenu en force lorsque le «printemps arabe» a provoqué une envolée des cours du brut.