� AVANT-PROPOS Durant la d�cennie pass�e, il n�y a pas eu un colloque, une rencontre scientifique, ou un forum qu�il soit politique ou �conomique, o� trois th�mes ne soient pas r�guli�rement �voqu�s, d�battus et confront�s : il s�agit de La mondialisation, du d�veloppement durable et de l�int�gration r�gionale. Mais dans chacun de ces th�mes il y a deux volets centr�s sur des ressources naturelles vitales qui ont conditionn� tout d�bat, toute strat�gie de d�veloppement ou toute perspective. L��nergie qui est une ressource, un produit qui nous permet de disposer tous les jours de chaleur, de lumi�re, et de mobilit�, sans lesquelles la vie s�arr�terait, et l�eau qui est encore plus importante et plus vitale parce que souvent elle conditionne aussi l��nergie. Il est clair aujourd�hui que le XXIe si�cle correspond � l�av�nement graduel d�une �re o� l�eau et le p�trole se rar�fient et que des mesures d�adaptation � cette nouvelle situation doivent �tre prises. 1- LES RESSOURCES EN EAU Les �cologistes et les sp�cialistes des questions climatiques sont d�accord pour dire que notre plan�te est entr�e depuis quelques d�cennies dans une phase de r�chauffement due � l�effet de serre. Ils n�ont cess� d�attirer l�attention des Etats sur la n�cessit� de prendre des mesures en vue de ralentir l��volution de ce r�chauffement qu�ils consid�rent comme trop rapide (Sommet de la Terre � Rio de Janeiro en 1992, Protocole de Kyoto, Conf�rence sur le d�veloppement durable � Johannesburg, 4e rapport du GIEC � Paris en f�vrier 2007). Les sp�cialistes et structures sp�cialis�es des questions de l�eau s�accordent �galement � dire que la s�cheresse s�rieuse qui a s�vi sur certaines r�gions du monde depuis la fin de la d�cennie 1980 n�est qu�un signe et une cons�quence des changements climatiques connus par la plan�te, ci-dessus �voqu�s, cons�quence du d�veloppement effr�n� de l�industrie mondiale accus�e � juste titre d��tre la cause des �missions de gaz � effet de serre, du r�chauffement de l�atmosph�re et de la d�sertification� Si des recommandations ont pu �tre �mises et des mesures prises pour la r�duction des �missions de CO2 par certains Etats, il faut reconna�tre que l��go�sme de certains autres exprim� par des tergiversations ou affich� de fa�on directe m�nera in�luctablement la temp�rature de l�atmosph�re � s��lever, l�eau � se rar�fier, la pluviom�trie � se d�r�gler avec les diff�rentes cons�quences de cela sur la biosph�re. La s�cheresse qui a touch� ces derni�res ann�es plusieurs pays africains et les catastrophes humanitaires qui en ont d�coul� sont une parfaite illustration de cette �volution, dont l�aboutissement n�est peut-�tre pas encore atteint. En Alg�rie, les histogrammes des pluviom�tries enregistr�es durant le si�cle pass� montrent � l��vidence que le pays a re�u en moyenne annuelle nettement moins d�eau durant le dernier quart de si�cle que durant les p�riodes ant�rieures. Cette baisse de pluviom�trie est estim�e � plus de 35%. Cette situation se caract�rise par un d�s�quilibre �norme entre les ressources disponibles et les besoins en eau potable, industrielle et agricole, qui ont connu un accroissement consid�rable durant les deux d�cennies pass�es, du fait de la croissance d�mographique et du d�veloppement �conomique et social du pays. En contrepartie, on assiste, h�las, � un accroissement terrible de la pollution des nappes et des ressources superficielles par les rejets domestiques, industriels et agricoles, et des pr�l�vements effectu�s dans les nappes souterraines qui d�passent les capacit�s de renouvellement des ressources naturelles. L�Alg�rie est un pays dont 90% de la surface (2 millions de km2 sur 2,38) correspond � une zone d�sertique qui s�accro�t d�ann�e en ann�e avec une pluviom�trie presque nulle, et disposant d�une nappe souterraine, certes, importante (albien) mais actuellement d�j� surexploit�e. La partie nord est caract�ris�e par une pluviom�trie tr�s variable et en baisse r�guli�re depuis 30 ans : 250 mm � l�ouest, 500 � 1000 mm � l�est, et parfois 2000 mm sur certains reliefs. Les potentialit�s en eau de l�Alg�rie sur la base d�une pluviom�trie statistique sont globalement estim�es � 19,2 milliards de m�tres cubes par an, dont 12,4 par an en eau superficielle, 1,8 par an en eau souterraine dans les r�gions nord, et 5 en eau souterraine au Sud. Ces potentialit�s ont cependant chut� durant les 30 derni�res ann�es � 16 milliards de m�tres cubes par an, soit : 11 milliards par an pour le Nord y compris les eaux souterraines, et 5 milliards par an pour le Sud dont 2 milliards par an sont d�j� exploit�s. Par contre, les capacit�s de stockage (barrages) ne sont aujourd�hui que de 5,7 milliards de m�tres cubes dont seulement 50% plus ou moins effectifs d�ann�e en ann�e (taux de remplissage moyen observ�), ce qui demeure non seulement insuffisant par rapport aux besoins qui sont de 4,5 milliards pour l�irrigation et de 2,5 milliards pour l�eau potable et industrielle. Au 31 d�cembre 2006, les 57 barrages exploit�s ne renfermaient que 2,3 milliards de m�tres cubes, soit 40% de remplissage en moyenne, mais seulement 22% sur la partie ouest du pays et 56% au Centre et � l�Est. Ce taux d�emmagasinage est heureusement remont� � 51% � fin avril 2007. De ce fait, l�Alg�rie se situe � l�instar des 17 pays africains touch�s par le stress hydrique, dans la cat�gorie des pays pauvres en ressources hydriques avec moins de 100 litres d�eau potable/jour/habitant contre 250 litres en Europe. Le seuil de p�nurie fix� par le Pnud ou celui de raret� par la Banque mondiale est � 1000 m3/ hab/an, alors qu�il atteint � peine 500 en Alg�rie (dans ce chiffre sont inclus les quote-parts consomm�es par habitant dans les domaines agricole et industriel). Devant la gravit� de la situation de s�cheresse connue en 2002, des mesures urgentes ont �t� prises pour faire face � une situation jug�e s�rieuse par les pouvoirs publics (forages, barrages, dessalement d�eau de mer, recyclage des eaux us�es, transferts r�gionaux...). Un plan � moyen terme tr�s ambitieux a �t� �tabli et est en cours de mise en �uvre pour la p�riode 2005-2009. Il n�cessitera plusieurs milliards de dollars. Mais qu�en sera-t-il du long terme et des besoins vers 2020 qui avoisineront les 10 milliards de m�tres cubes par an ? IL FAUT DONC, DES MAINTENANT, FAIRE APPEL A D�AUTRES SOLUTIONS ET INNOVATIONS. L�ambitieux programme de dessalement d�eau de mer actuellement entrepris par l�Alg�rie est, certes, une n�cessit� le long des c�tes alg�riennes mais il ne sera suffisant que pour l�eau potable et industrielle TOUT EN CONSOMMANT ENORMEMENT D�ENERGIE, et n�cessitera un autre programme plus ambitieux en mati�re : - d��conomie de l�eau surtout au niveau des modes d�irrigation et des modes de consommation ; - de lutte contre les pertes consid�rables dans les r�seaux de distribution (30 � 50%) ; - de politique tarifaire pour un prix juste et incitateur � l��conomie dans la mesure o� il faut savoir que le m�tre cube d�eau consomm� et factur� entre 14 et 25 DA en moyenne revient � une moyenne de 35 DA en provenance d�un barrage et 90 DA en provenance d�une usine de dessalement d�eau de mer ; - de construction de retenues collinaires et de syst�mes de transferts r�gionaux ; - de protection des barrages et retenues par le reboisement des bassins versants ; - de protection de l�environnement � travers l��puration syst�matique des eaux us�es dans la mesure o� en Alg�rie, on n�en retraite que moins de 20%, alors que ce taux atteint 70% en Europe et 90% aux USA ; - d�am�nagement des chotts en vue d�en faire de meilleurs r�ceptacles en mesure de fournir de l�eau d�min�ralisable ; - d�am�nagement de r�ceptacles locaux ( ghedir) ; - de r�alimentation artificielle soutenue par pompage des nappes d�plet�es ; - d�incitation � la construction de b�ches de stockage des eaux de pluie de 10 � 50 m3 par maison individuelle, surtout dans le domaine rural. Un million d�ouvrages pareils pouvant �tre remplis une � deux fois par an correspondrait � un barrage de taille moyenne d�environ 60 millions de m3. EXEMPLE DE GRANDS PROJETS HYDRAULIQUES DANS LE MONDE - En Am�rique du Nord : plusieurs transferts entre bassins hydrologiques ont �t� d�j� r�alis�s, sur des distances parfois tr�s longues, pour satisfaire les besoins de plus en plus �lev�s de certaines r�gions � partir de zones o� la ressource est abondante (ex : transfert des montagnes rocheuses vers la Californie sur plus de 500 km). De nouveaux projets sont aussi � l��tude, et les plus longs seraient ceux qui achemineraient ce pr�cieux liquide : - soit � partir de l�Alaska gr�ce � un pipe sous-marin longeant la c�te Ouest (Alaska Subsea Water Pipeline) jusqu�en Californie. (5 milliards de m3/an avec un investissement de 110 milliards de dollars US) ; - soit � partir des Grands Lacs gr�ce � des ouvrages destin�s � transf�rer plusieurs dizaines de milliards de m3 d�eau vers le sud-ouest des Etats-Unis (Arizona, Kansas, Oklahoma, Texas). - Au Canada : des transferts d�eau entre bassins hydrologiques existent depuis plusieurs ann�es et fonctionnent � des fins de r�gulation ou de compensation de certains d�ficits. Par contre les questions de transfert vers l�ext�rieur du pays (exportation) ont fait l�objet de vifs d�bats politiques et parlementaires internes, ces derni�res ann�es. - En Chine : de nombreux ouvrages de transfert d�eau entre bassins ont �t� r�alis�s depuis les ann�es 1960. D�autres sont planifi�s pour les ann�es � venir, mais le plus impressionnant est le projet de transfert des eaux du sud du pays vers le Nord. Imagin� en 1953, ce n�est qu�en octobre 2002 que le minist�re des Ressources en eau a donn� l�approbation relative � sa r�alisation pour un budget de 60 milliards de dollars US. Ce projet comporte trois transferts sur des distances allant de 700 � 1 250 km chacun. Chaque ouvrage transf�rera de 130 � 170 milliards de m3 par an, pour irriguer chacun 2,3 millions d�hectares. - En Europe m�ridionale et au Moyen- Orient : quelques projets de transfert d�eau ont �t� envisag�s ces derni�res ann�es dans un secteur plus proche de notre r�gion pour faire face � des situations particuli�res ; il s�agit de : - l� Iran-Kuwait Water Pipeline d�une longueur de 540 km, avec un co�t estimatif de 2 milliards de dollars US ; - transfert du Bas-Rh�ne en France vers Barcelone sur une longueur de 360 km, avec un co�t estimatif de 1 milliard dollars US ; - d�autres grands ouvrages de stockage ou de r�gulation des eaux ont �t� construits ces derni�res ann�es un peu partout dans le monde, et pour n�en �voquer que quelques-uns d�entre eux nous citerons : les barrages d�Atat�rk en Turquie, d�Assouan en Haute-Egypte, des Trois-Gorges en Chine, dont les capacit�s de stockage sont de plusieurs dizaines de milliards de m3, capables de g�n�rer plusieurs milliards de KWh/an et d�irriguer plusieurs millions d�hectares ; - le projet de transfert d�eau � partir du fleuve Congo vers la Namibie et le Botswana (CWPP) dont l'id�e a �t� �mise en 2001 par le pr�sident Sam Nujoma, � la suite de la s�v�re s�cheresse qui a affect� son pays depuis les ann�es 1990. Ce projet d�une longueur sup�rieure � 1 000 km et d�un co�t sup�rieur � 6 milliards dollars US a recueilli l�accord des autorit�s de la RDC et de la SADC pour une �tude de faisabilit�. - Parmi les grands projets en Alg�rie, nous citerons en plus des 50 unit�s de dessalement d�eau de mer pr�vues sur les c�tes alg�riennes avec comme priorit� les c�tes ouest, actuellement v�ritablement sinistr�es, celui du transfert d�eau potable � partir des eaux souterraines dans la r�gion de In-Salah vers Tamanrasset, sur plus de 700 km. Son co�t d�passe les 1,3 milliard de dollars et il est pr�vu d�marrer cette ann�e. D�autres projets gigantesques vont bient�t d�marrer dans le cadre de l�am�nagement des hautes plaines et des Hauts-Plateaux aussi, et consisteront � transf�rer : - les eaux des barrages d�Eragu�ne et Ighil-Emda vers les hautes plaines s�tifiennes ; - les eaux de la r�gion du Chott Chergui vers les hautes plaines entre Sa�da, Sidi-Bel-Abb�s et Tlemcen ; - et peut-�tre aussi les eaux de l�albien au sud vers les Hauts-Plateaux. Ces r�gions pr�sentent effectivement tous les crit�res p�dologiques, climatiques et g�ographiques (voies et moyens de communication), favorables au lancement de projets agricoles. Il faudra simplement pr�voir un mode de gestion moderne et int�gr� (agriculture m�canis�e � rendement �lev�). Des concessions pourraient �tre attribu�es � des soci�t�s sp�cialis�es et puissantes, capables de payer l�eau et l��lectricit� dont elles disposeraient, et en mesure de minimiser l�effet de leur co�t sur celui des produits finis obtenus, en comprimant ces co�ts ailleurs dans le processus de production et surtout dans le transport vers les march�s. Une petite industrie de transformation locale pourrait contribuer au r�glement des probl�mes de conservation des produits et d�optimisation du transport. Les infrastructures � caract�re technique (distribution locale d��nergie, installations de maintenance) ou � caract�re social (administration des zones, �coles, structures sanitaires, routes, chemin de fer...) devraient accompagner l�installation et l�exploitation des unit�s de production, pour aboutir � un v�ritable am�nagement du territoire. La r�alisation de tels projets est tout � fait possible et r�pond � un besoin urgent : - de d�veloppement agricole � travers la cr�ation de nouvelles zones de production agricole et l�autosatisfaction alimentaire ; - d�am�nagement des territoires � travers le d�veloppement de nouveaux espaces d�activit� et de vie, et la fixation de la population � travers : la lutte contre l�exode rural, la pauvret� et le ch�mage. Leurs retomb�es attendues (sociales notamment) doivent entrer dans le cadre du concept de d�veloppement durable dans l�int�r�t des g�n�rations futures. Il est certain que s�ils devaient �tre regard�s sous l�angle strict de la rentabilit� des investissements � court et moyen terme, ils ne r�pondraient certainement pas aux crit�res �conomiques g�n�ralement fix�s pour des projets industriels classiques. Mais l�Etat devrait se satisfaire du b�n�fice des retomb�es attendues qui doivent rentrer dans l�esprit de la pr�paration de l��re de l�apr�s-p�trole pour r�gler par nous-m�mes et pour nous-m�mes, les probl�mes de d�veloppement durable dans l�int�r�t des g�n�rations futures. 2- LES HYDROCARBURES Les hydrocarbures liquides ou gazeux sont une mati�re premi�re fossile non renouvelable, et sont non seulement les principales sources d��nergie, mais aussi la mati�re premi�re de pratiquement tout ce qui nous entoure, y compris dans le domaine nutritif et m�dical. Mais il ne suffit pas aujourd�hui de les poss�der ou de les produire, encore faut-il savoir les commercialiser pour en tirer le meilleur profit et faire face � ses autres besoins, ou mieux, les faire durer, les valoriser et les transformer soi-m�me pour en tirer un meilleur profit. Il y a de nos jours deux blocs r�gionaux bien distincts : - ceux qui renferment des r�serves et les produisent puis les commercialisent ; - ceux qui les consomment, et souvent les transforment et en revendent une partie aux producteurs sous diverses formes toutes bas�es sur la ma�trise des technologies. C�est pour cela que de nos jours aussi bien les compagnies que les pays essaient de d�finir et de mettre en �uvre des strat�gies � travers des changements continus et surtout rapides � la faveur de l�ouverture de presque toutes les r�gions � l��conomie de march�. Mais ces strat�gies et ces changements sont souvent pr�c�d�s ou suivis de luttes sans merci sous forme de conflits de toutes sortes auxquels les hydrocarbures sont souvent m�l�s. Le contr�le des ressources �nerg�tiques et des r�serves mondiales est souvent � l�origine ou plut�t � la base des strat�gies d�velopp�es aussi bien par les pays que par les compagnies. On ne peut pas comparer la situation qui pr�vaut aujourd�hui en Afrique du Nord, en Afrique centrale (Nigeria, Angola...), ou au Moyen-Orient, Asie, c�est-�-dire autour de la Caspienne, mais on peut au moins en tirer des le�ons sur les enjeux et les risques. Les principales tensions qui existent au Moyen-Orient et en Asie sont directement ou indirectement li�es aux r�serves �nerg�tiques, en plus des rivalit�s historiques, culturelles et g�ographiques qui existent entre certains pays de cette vaste r�gion. Tous ces pays activent au sein d�un �chiquier d�alliances, de soutien l�un contre l�autre ou l�un avec l�autre de fa�on continue, dans un d�cor tant�t culturel, tant�t religieux, mais souvent aussi avec un arri�re-plan �nerg�tique bas� sur le p�trole et le gaz naturel. En Afrique du Nord : les deux plus grands acteurs p�troliers et gaziers sont l�Alg�rie et la Libye, mais cela ne veut pas dire que le Maroc et la Tunisie n�ont pas de r�le � jouer ou ne jouent aucun r�le, du fait ne serait-ce que du passage des gazoducs vers l�Europe. Il est donc clair que toute r�gion renfermant des r�serves de p�trole et de gaz constitue un enjeu important qui p�sera de tout son poids non seulement sur sa stabilit� mais aussi sur celle des r�gions voisines. Ce qui s�est pass� au Golfe depuis non seulement la Guerre Iran-Irak (ann�e 1980), mais aussi celle dite �Guerre du Golfe� depuis 1990, est tr�s significatif. Ce qui se passe actuellement pas tr�s loin de la mer Caspienne (Afghanistan, Tch�tch�nie�) l�est aussi bien que cette fois-ci il ne s�agit pas seulement d�enjeux autour de r�serves, mais aussi de voies de passage et de strat�gie de march� (Inde et Chine). C�est ainsi que dans un pareil environnement, chaque acteur d�veloppe sa propre strat�gie pour pr�server une situation, un avantage ou encore acqu�rir une partie des privil�ges. L�acteur est � ce moment l� indiff�remment : le pays renfermant les r�serves, la ou les compagnies p�troli�res, le ou les pays consommateurs d��nergie. Les changements �conomiques mondiaux, le plus souvent li�s � des bouleversements g�opolitiques � l��chelle r�gionale ou plan�taire enregistr�s depuis les ann�es 1970 ont montr� que l��conomie des pays producteurs, telle qu�elle �tait organis�e, pouvait se trouver en d�calage par rapport au nouvel environnement, aussi bien l�gislatif qu��conomique, qui s��tait mis en place, par phases, au cours des trois derni�res d�cennies. Les changements � l��chelle r�gionale ou plan�taire enregistr�s depuis les ann�es 1970 avaient induit : - la fin de l��re des concessions accompagn�e de nationalisations g�n�ralis�es ; - la mise en place des PSC pour les nouveaux partenariats en E&P (1970) ; - la fondation et la consolidation de l�OPEP (1960-1970) ; - les nationalisations des hydrocarbures dans plusieurs pays (1969-1973) ; - l�av�nement des chocs p�troliers de 1973 et de 1978 ; - la fondation de l�AIE et la conception de plans d��conomie d��nergie (1974/1975) puis du contre-choc p�trolier (fin 1985 � 1999) ; - la chute du bloc de l�Est (1990) � laquelle ont succ�d� les mises en place de l�UE et de l�OMC (1995) avec leurs cort�ges de lois portant lib�ralisation des �conomies, d�r�gulation des march�s, fusions des compagnies internationales pour faire concurrence� Les ann�es 2004 � 2006 ont vu les prix du p�trole grimper pour des raisons diverses qui se sont parfois conjugu�es (instabilit� politique dans certaines r�gions productrices, facteurs climatiques augmentant la consommation dans des r�gions consommatrices, croissance �conomique dans de nouvelles r�gions, contraintes environnementales...). L�Alg�rie vient d�adopter une nouvelle loi (loi 05-07 du 28 avril 2005 (amend�e par l�ordonnance 06-10 du 29 juillet 2006), la Russie et le Venezuela ont �r�cup�r� des soci�t�s privatis�es (Ioukos�), la Chine et l�Inde se d�ploient fortement � l�ext�rieur parce qu�ils ont un �norme besoin de p�trole et de gaz, la Bolivie vient de nationaliser ses ressources � Certains pays qui �taient exportateurs pendant un certain temps et pour certains volumes sont redevenus r�cemment des importateurs nets (Tunisie, Angleterre, Egypte, Argentine�). La majorit� des experts sont aussi d�accord sur l�av�nement proche du fameux �Peak-Oil�, indiquant que la production mondiale d�hydrocarbures entamera une baisse in�luctable � compter de 2020. Une simple analyse des d�couvertes r�alis�es depuis 1920 dans le monde entier indique une croissance r�guli�re, avec un pic de 100 milliards de barils�quivalent p�trole (BEP) d�couverts au cours de la d�cennie 1960, et depuis une chute r�guli�re jusqu�� moins de 20 milliards de BEP au cours de la d�cennie 1990. La tendance � la hausse de leur prix, marqu�e depuis 2004, n�est �galement qu�un signe et une cons�quence de leur rar�faction bien que certains analystes essaient d�expliquer ce ph�nom�ne haussier par l�instabilit� de certaines provinces p�troli�res ou des �v�nements climatiques conjoncturels (ouragans en �t� et vagues de froid en hiver) ou encore par l�action des sp�culateurs. Tous les autres indicateurs et �v�nements r�gionaux � travers le monde, qu�ils soient d�ordre �conomique, politique, ou m�me conflictuel (guerres, instabilit�s�), indiquent que les enjeux actuels et futurs sont d�abord la ma�trise des sources d��nergie, et surtout les ressources existantes plus que celles � venir, sachant que l��poque du p�trole ou du gaz facile et des gisements g�ants est bel et bien r�volue. Un param�tre est cependant certain aujourd�hui et fait globalement l�objet d�un consensus aupr�s des sp�cialistes : c�est la demande qui est et restera tr�s soutenue par des croissances �conomiques fortes et g�n�ralis�es (OCDE, Chine, Inde�) et une relative raret� du produit qui fait que l�offre sera de plus en plus limit�e dans le futur. Des r�glementations de rationalisation de l�utilisation de ce produit se feront sentir et appara�tront certainement sous une forme ou sous une autre et cela sous l�effet notamment de contraintes aussi bien financi�res qu�environnementales. - Passera-t-on alors du concept des quotas de production � un nouveau concept de quotas de consommation pour des raisons combin�es d�utilisation rationnelle de la ressource qui se rar�fie et de n�cessit� de protection de l�environnement qui a �t� affect� par une utilisation non rationnelle de cette source d��nergie durant pr�s d�un demi-si�cle ? - Passera-t-on � un recours plus important � d�autres sources d��nergie (nucl�aire, solaire, �olienne, g�othermie) sachant d�s � pr�sent que dans ladite ressource, le recours au gaz est de plus en plus choisi, et sachant aussi que la premi�re des �nergies de substitution cit�e n�est ni � la port�e imm�diate du commun des pays ni sans risque z�ro pour ceux qui en d�tiennent la technologie. - Un autre sc�nario, plus lointain pour certains pays petits ou moyens producteurs de p�trole (dont fait partie notre pays) que pour d�autres, est � prendre en consid�ration par les planificateurs : il s�agira de la pr�paration, pour ces pays, de la transition d�un syst�me �nerg�tique bas� sur le p�trole vers un syst�me �nerg�tique bas� sur des �nergies de substitution ou �nergies nouvelles dont il faudrait concevoir les mod�les, acqu�rir les technologies, former les hommes et poser les premi�res infrastructures sur le sol national selon un planning planning pertinent, sans quoi les exportateurs de l��nergie de la deuxi�me g�n�ration (p�trole) que nous sommes aujourd�hui deviendront des importateurs de l��nergie de la troisi�me g�n�ration issue notamment du nucl�aire. � QUELLES SONT LES RESSOURCES MONDIALES CONNUES AUJOURD�HUI ? Il y a trente-cinq ans, les r�serves p�troli�res dans le monde �taient estim�es � environ 600 milliards de barils de p�trole et celles du gaz � 360 milliards de barils �quivalent p�trole, c'est-�-dire environ 30 ann�es de consommation pour le p�trole et 48 ann�es pour le gaz. Aujourd'hui, et si on prend par exemple les chiffres publi�s, on constate que pour le p�trole : - On annonce plus de 1000 milliards de barils (selon l�USGS) restant � produire pour environ 42 ann�es de consommation sur les 1 800 milliards d�couverts � ce jour. Ce chiffre ne tient pas compte des �ventuels 4 000 milliards de barils de p�trole extra-lourd du Venezuela et des sables asphaltiques du Canada dont on ne sait pas au juste ce qu�on peut en produire. - Ces r�serves prouv�es sont localis�es surtout au Moyen-Orient (65%), et le reste in�galement r�parti entre : Am�rique du sud et l'Am�rique centrale
9% Am�rique du Nord
6,5% Afrique (dont 1% pour l'Alg�rie)
7,5% ex-URSS
6% Extr�me-Orient /Asie/Oc�anie
4% Europe 2% D'un autre c�t� les pays membres de l'OPEP renferment 75% de ces r�serves prouv�es, contre 9% pour le pays de l'OCDE. Il faut aussi signaler que les 40% de r�serves produites � ce jour l'ont �t� surtout � partir de l�Am�rique du Nord, de l'Europe et de l�Asie, o� plus de 60% des r�serves prouv�es ont �t� consomm�es. Pour ce qui est du gaz, les chiffres avanc�s sont d'environ 180 000 milliards de m�tres cubes restant � produire, soit environ 66 ann�es de consommation. Si l'Am�rique du Nord a largement entam� ses r�serves avec 73%, le plus gros des r�serves demeure presque intact dans l'ex-URSS et le Moyen-Orient : Moyen-Orient
40% ex-URSS
32% Afrique (dont 2,4% pour l'Alg�rie)
7% Asie/Oc�anie
7% Am�rique latine
6% Am�rique du Nord
4% Europe 4% Les pays de l'OPEP renferment � eux seuls 50% de ces r�serves, contre 11% pour ceux de l'OCDE. On peut donc tirer quatre constats importants : - Globalement, le renouvellement a �t� satisfaisant, gr�ce � des politiques d'exploration, des programmes et des techniques qui n'ont pas cess� de se d�velopper, mais aussi et m�me beaucoup plus gr�ce � la r��valuation des r�serves r�cup�rables puisque dans la majorit� des cas le taux de r�cup�ration est pass� de 20% � 30 ou 40% pour le p�trole. - L'�puisement des r�serves est cependant plus accentu� dans les pays gros consommateurs tels que l'Am�rique du Nord et l'Europe (y compris l'ex-URSS), et le renouvellement plus important en Afrique et au Moyen-Orient surtout. - Les ratios r�serves sur production sont eux tr�s significatifs des flux actuels des ressources �nerg�tiques :
R�gions R/PGAZ R/PP�trole Am�rique du Nord 9 16 Am�rique du Sud 52 37 OCDE 15 13 Afrique 64 25 Europe 24 8 Moyen-Orient 220 88 Asie/Oc�anie 56 16 OPEP 193 75 TOTAL MONDE 59 41 - Enfin il ne faut pas oublier que les hydrocarbures sont une ressource non renouvelable et que plus on en trouvera, moins il restera � trouver. Ceci est d'ailleurs mis en �vidence par la majorit� des �valuations des r�serves mondiales ultimes qui n'ont pas beaucoup augment� depuis 30 ans. Le p�trole et le gaz naturel continueront donc � occuper une place pr�dominante jusqu�en 2030. Selon l�AIE, en 2030, la demande mondiale d��nergie aura augment� de plus de 60%, avec une part de plus en plus en plus importante pour le gaz naturel surtout. En 2020, l�Extr�me-Orient entra�n� par la Chine et l�Inde consommera plus d��nergie que les USA et l�Europe r�unis. Il est pr�vu que la Chine produise plus de 200 millions de tonnes de charbon � partir de 2010 en doublant ses capacit�s, et ce, afin de limiter sa demande en fioul (gasoil). La Chine a m�me commenc� � importer du charbon d�Australie parce qu�elle va repr�senter avec l�Inde les 2/3 de la demande mondiale � compter de 2030. Mais malgr� cette place du charbon dans la demande �nerg�tique, le gaz augmente plus vite en valeur absolue, d�passera le charbon � compter de 2008 et verra sa demande d�passer de loin celle du p�trole dans les 20 prochaines ann�es. - La demande mondiale en gaz s�est accrue de 30% entre 1990 et 2000, et doublera d�ici 2020, soit une croissance annuelle de 3,2% contre 2% pour le p�trole. - La consommation mondiale est de 30% pour les USA et le Canada, 23% pour l�ex-URSS, 20% en Europe et 13% en Asie-Oc�anie. - La production mondiale elle, est de 27% aux USA et le Canada, 29% pour l�ex-URSS, 12% pour l�Europe, et 12% pour l�Asie-Oc�anie. Le gaz naturel couvre actuellement 39% des besoins �nerg�tiques de l�Europe et 40% ceux de la Grande- Bretagne, alors que les r�serves de la mer du Nord pourraient s��puiser vers 2011. Aux USA, il couvre 24% des besoins �nerg�tiques, et son prix a grimp� de 70 % en trois ans, entre 2001 et 2004. Ce pays dispose, certes, d�importantes r�serves en Alaska, mais un �ventuel gazoduc de 5 000 km ne serait pas pr�t avant 2013. Le gaz alg�rien couvre 11% de la consommation europ�enne (soit 18% de la consommation de la France, 30% de celle de l�Italie et 60% de celle de l�Espagne). Le gaz russe couvre 24% de la consommation europ�enne, contre 17% � partir de la Norv�ge et 38% � partir de la production interne � l�Europe. Les autres sources d��nergie propre comme l�hydro�lectricit�, le solaire, ou l��olien, continueront certes � cro�tre, mais il est peu probable qu�elles puissent d�passer les 10 � 15% de la consommation commerciale en 2025, � moins d�une v�ritable r�volution technologique qui ne sera de toutes les fa�ons pas � la port�e des pays pauvres ou en voie de d�veloppement (y compris l�Alg�rie). L�Europe vient de d�cider de r�duire de 20% au moins en 2020 par rapport � son niveau de 1990 la production de gaz � effet de serre, responsable du r�chauffement climatique. Cela suppose qu�il faudrait atteindre un objectif de 20% d��nergies renouvelables, dont 10% de biocarburants. Mais qu�en sera-t-il apr�s pour les 80% restants, � une �poque charni�re qui verra certainement les ressources p�troli�res et gazi�res se r�duire progressivement ? Les sch�mas �tablis par certains centres de recherche (IFP) montrent que le gaz naturel sera en 2030 la source de g�n�ration de 40% de l��nergie � produire � cet horizon, tandis que le charbon g�n�rera 30% de cette �nergie, alors que toutes les autres sources r�unies (hydro, nucl�aire, solaire, �olien, bio�) ne fourniront que les 30% restants. En fait, il semble que les �nergies futures les plus probables proviendront de l�hydrog�ne � extraire de l�eau ou de l�h�lium 3 pr�sent sur la surface lunaire. 500 grammes d�h�lium 3 produisent, gr�ce � la fusion des atomes entre eux, un million de fois plus d��nergie qu�une tonne de charbon. Mais � quel prix ? Et quel est le pays qui pourrait s�offrir ce luxe quand on conna�t la complexit� des technologies � mettre en �uvre et l�investissement n�cessaire pour y arriver ? Ce ne sera certainement pas l�Alg�rie et encore moins les pays pauvres ou en voie de d�veloppement. � LES RESSOURCES EN ALGERIE L�Alg�rie est effectivement un des pays p�troliers les plus importants en Afrique et autour du Bassin m�diterran�en du fait de : - l�importance de ses r�serves en p�trole et en gaz ; - sa situation en M�diterran�e par rapport � l�Europe, � laquelle elle est d�j� reli�e par les deux plus importants gazoducs trans-m�diterran�ens vers l�Italie, l�Espagne et le Portugal. Mais, h�las, elle d�pend trop de ces ressources puisque sur le plan financier, les hydrocarbures constituent 95% des recettes d�exportation, 60% du PIB et 25% du budget de l�Etat. C�est-�-dire une �conomie exclusivement d�pendante des recettes p�troli�res. Les r�serves r�cup�rables en 2006 sont �valu�es � : - 1,4 milliard de tonnes de p�trole et de condensat, sur les 3,4 milliards d�couverts � ce jour, dont la dur�e de vie d�pendra �norm�ment du rythme de production qui est aujourd�hui de 78 millions de tonnes par an. Sur la base des donn�es actuellement disponibles, il est pr�vu que la production p�troli�re nationale baissera progressivement � compter de 2015 et suffira tout juste aux besoins nationaux � compter de 2025. Au point de vue p�trole liquide, on peut quand m�me dire que les choses sont assez simples puisque la compagnie nationale ma�trise parfaitement les conditions d�exploitation des principaux gisements, le transport, le raffinage et la commercialisation, le seul effort restant � faire �tant surtout une meilleure valorisation des produits p�troliers, notamment dans le domaine de la p�trochimie o� l�Alg�rie a enregistr� un retard important. - 300 millions de tonnes de GPL que nous produisons aujourd�hui � raison de 9 millions de tonnes par an, et dont le rythme d��puisement est li� aussi bien � celui du p�trole que du gaz. - 2 500 milliards de m3 de gaz naturel, sur les 4500 milliards d�couverts � ce jour, dont la dur�e de vie d�pendra aussi du rythme de production qui est aujourd�hui de 152 milliards par an dont 65% � partir du gisement de Hassi-R�mel. L�Alg�rie exporte aujourd�hui environ 67 milliards de m3, et en consomme 25 sur son march� int�rieur, lequel est pr�vu s�accro�tre de 6% par an et n�cessitera environ 30 milliards de m3 par an d�s 2010, puis 50 milliards de m3 en 2020. Il est bien entendu que les r�serves r�cup�rables cit�es ci-dessus sont �valu�es en 2005, et que toute nouvelle d�couverte ou r��valuation qui sera faite � l�avenir viendra augmenter la dur�e de production. Mais combien reste-t-il � d�couvrir ? Il est peu probable qu�on puisse d�couvrir des g�ants comme Hassi-R�mel ou m�me plus petit tel que Rhourde Nouss, parce que plus on d�couvre de p�trole ou de gaz dans une r�gion donn�e et moins on en d�couvrira � l�avenir. Au rythme de soutirage actuel et des exportations pr�vues sur 20 ans, il ne restera qu�environ 1 100 milliards de m3 en 2020 (et seulement 600 milliards de m3 en 2030), date � laquelle la production pr�vue ne pourra ni r�pondre � une pr�vision d�exportation de 50 milliards de m3/an, ni couvrir la demande globale nationale (autoconsommation, injection, distribution, �lectricit�, dessalement, p�trochimie) qui pourra atteindre les 50 milliards de m3 en 2020 (et peut-�tre 60 milliards de m3 en 2030), � moins que d�ici l� on n�introduise massivement en Alg�rie de nouvelles sources d��nergie dont il faudra pr�voir et payer le prix. - Alors faut-il continuer � accro�tre l�exportation de ses ressources �nerg�tiques actuelles, certes, pour subvenir � ses besoins et se d�velopper, et devenir importateur de ces nouvelles �nergies (ou des technologies n�cessaires � leur production), et � quel prix ? - Ou alors adopter une politique de conservation prudente en n�exportant que pour ce dont on a besoin r�ellement pour le financement des plans de d�veloppement et pr�server les r�serves n�cessaires pour une p�riode de transition supportable �conomiquement entre les sources d��nergie actuelles et celles futures ? Il va de soit que la seconde d�marche serait la plus avantageuse et la moins risqu�e. Tout comme les pays de l�OCDE qui ont comme point cardinal de leur politique �nerg�tique, la s�curit� d�approvisionnement, autant pour un pays producteur comme l�Alg�rie, et au regard des investissements support�s, la s�curit� de la demande int�rieure devrait �tre �galement une pr�occupation majeure. Une attention particuli�re devrait donc �tre accord�e au maintien d�une bonne ad�quation entre les ressources disponibles et la r�partition qui doit en �tre faite pour la satisfaction des besoins �nerg�tiques du pays sur un long terme, la satisfaction de ses n�cessaires besoins financiers imm�diats ou lointains et les quantit�s pouvant �tre mises � la disposition des tiers clients dans le cadre d�une int�gration r�gionale maghr�bine et m�diterran�enne. Comme dit l�adage : �Un tiens vaut mieux que deux tu auras�, aussi serait-il souhaitable de pr�server et la ressource et l�outil de production existants, qui constituent aujourd�hui une r�alit� et un acquis, tout en travaillant � l�aise sur le futur, en disposant de l�avantage de le faire sans les fortes contraintes de d�pendance ou craintes de p�nuries que doivent conna�tre certains pays consommateurs qui ont des besoins n�cessaires, urgents et incompressibles. � CONCLUSION Le d�veloppement durable signifie tout simplement r�pondre aux besoins du pr�sent sans compromettre ceux des g�n�rations futures � travers : l��conomie des ressources non renouvelables, l��conomie des territoires et des espaces, le respect de l�environnement, une meilleure gestion des milieux fragiles, l�encouragement des emplois durables, la formation des jeunes, la r�duction de la pauvret� et de l�exclusion, l�encouragement de l��co-citoyennet�. Quand un pays dispose d�une ressource naturelle pr�pond�rante et qu�elle est exploit�e puis vendue juste comme une simple mati�re premi�re aux pays du monde d�velopp� � des prix qui sont souvent fix�s par des acteurs externes, on ne peut pas affirmer que cette ressource a permis de d�velopper le pays auquel elle appartient ni enrichi le peuple qui en est propri�taire. Ceci n�est pas valable fort heureusement pour l�Alg�rie puisqu�il faut reconna�tre que la rente p�troli�re a permis jusqu�� maintenant au pays de survivre � de nombreuses crises et m�me de relever beaucoup de d�fis en mati�re de d�veloppement �conomique et social, mais le monde est en train de changer et les d�fis futurs en mati�re d�eau et d��nergie ne sont plus ce qu�on pr�voyait il y a deux ou trois d�cennies. D�o� la n�cessit� d�adapter sa d�marche et d�agir dans le cadre d�une strat�gie d�exploitation rationnelle et orient�e avant tout vers les besoins internes et � long terme. Les hydrocarbures sont-ils une b�n�diction ou une mal�diction ? Cette question, pos�e en diff�rents lieux, moments et milieux pourrait, peut �tre, trouver r�ponse gr�ce � une m�ditation sur la r�flexion �nonc�e par le philosophe am�ricain H.D. THOREAU qui avait dit d�s le 19�me si�cle que : �LE FRUIT D�UN ARBRE N�EST NI DANS LA GRAINE, NI DANS LE BOIS , C�EST SIMPLEMENT DANS LE MEILLEUR USAGE QU�ON EN FAIT �.