la wilaya semble donner la priorité aux préoccupations urgentes des citoyens. De l'aéroport au chef-lieu de la wilaya, s'étendent des plaines agricoles auxquelles le béton dispute la surface au fur et à mesure que l'on s'approche de la ville. Mais Oued Seybouse est là qui semble tenir en respect les unités de production qui tenteraient d'étendre leurs tentacules au-delà de la zone industrielle. Plus loin, et à droite de l'axe menant au coeur de la cité et perché sur une colline, la basilique Saint-Augustin surplombe majestueusement les vestiges de l'ancienne Hippone. A l'orée de la visite présidentielle et dès 9h, une chaleur caniculaire que multiplie une atmosphère humide, pèse en ce mois d'août sur toute la ville de Annaba, la plus vieille médina d'Algérie qu'Ibn Khaldoun a choisie, pour achever sa Moqadima et que Saint Augustin, a élue comme sanctuaire d'inspiration et de création intellectuelle et qu'il considérait comme un îlot de beauté, un vrai Eden de Dieu sur terre. En raison de sa beauté et du charme envoûtant de sa nature où se côtoient le bleu de la méditerranée et le vert des luxuriantes montagnes. Pôle industrielle à part entière, Annaba est aujourd'hui convoitée par les hommes d'affaires européens qui comptent y investir dans l'industrie et le tourisme. Plus de soixante délégations d'investisseurs européens (Français, Espagnols, Allemands et Italiens) s'y sont récemment rendus dans ce sens. Néanmoins et en dépit des complexes touristiques qui bordent le littoral annabi, les opérateurs locaux en tourisme, estiment que l'effort dans ce domaine clé, vital pour la région, demeure en deçà des résultats escomptés, voire «végète encore au stade du potentiel». Autre écueil à son développement, Annaba paye le tribut du développement industriel pour être confronté à un problème sérieux de pollution pris en charge au prix d'actions budgétivores. Tous les projets anciens ou nouveaux liés au vaste programme de relance économique initié par le Président de la République, concourent à donner un souffle nouveau à une économie régionale au bord de l'asphyxie. Mais la wilaya semble donner la priorité aux préoccupations urgentes des citoyens. Toutes liées aux problèmes d'AEP, d'assainissement et d'amélioration du cadre de vie ainsi que la prise en charge de la problématique de l'isolement. A cet effet, le chef de l'Etat inaugurera le projet Oued Enil, commune d'El-Bouni, destiné au renforcement de l'alimentation en eau potable du couloir Kherraza-Oued Enil dont la population est estimée à 35.000 habitants. Par ailleurs, est comme c'est le cas pour toutes les wilayas du pays, Annaba connait également la problématique du logement. Déjà à la veille de cette visite présidentielle, les autorités locales ont dû faire face à une contestation de listes d'attribution de logements, initiée par quelques familles mécontentes devant l'enceinte de la wilaya. Au chapitre du logement social locatif, Bouteflika se rendra au site Sidi Salem qui voit la réalisation de 1000 logements destinés à éradiquer l'habitat précaire. Alors que la fièvre des préparatifs s'empare des artères de la «Coquette», des bus drapés de banderoles de l'Union des étudiants libres, semblent marquer de plus belle le territoire d'une aile du FLN, à l'exemple de celle que mène ici la tête de file de la coordination bônoise de ce parti: Mohamed Salah Zitouni.