Le collectif des journalistes de Tizi Ouzou s'est réuni pratiquement sans désemparer, hier pour faire un vaste tour d'horizon sur la situation que traversent actuellement les six titres indépendants «politiquement» sanctionnés sous le couvert d'une fallacieuse affaire de factures impayées. Ainsi, «cette grave atteinte à la liberté de la presse», qui sonne comme le prélude à d'autres coups contre les libertés démocratiques en général a été dénoncée. D'autres actions sont entamées ou annoncées. Déjà, au niveau des bureaux régionaux des six titres arbitrairement suspendus, une pétition est lancée. Celle ci, soumise à la signature des citoyennes et des citoyens, exige la levée de sanction, dont sont victimes les six quotidiens. Une marche est également prévue pour samedi prochain à 10h. Elle s'ébranlera du stade du 1er-Novembre vers la cité administratif. Un appel est ainsi adressé aux citoyens, désireux de manifester leur solidarité avec les journaux suspendus, afin qu'ils se joignent à la marche. Dans l'appel, le collectif des journalistes de Tizi Ouzou disent clairement que «les titres suspendus sont victimes de l'arbitraire du pouvoir». Dans la wilaya et notamment dans les principales villes Tizi Ouzou, Larbaâ Nath-Irathen, Aïn El-Hammam, Draâ El-Mizan, Boghni ou encore Draâ Ben-Khedda et Azazga, la stupeur des citoyens est à son comble. Plusieurs lecteurs n'osaient pas croire que le pouvoir puisse suspendre d'un coup, six quotidiens parmi les plus prisés. Ils ne sont pas rares ceux qui ont préféré ne pas acheter d'autres titres face à l'absence de leur quotidien. Comme il est à signaler que les bureaux régionaux de ces journaux ont été noyés d'appels téléphoniques, exprimant le soutien des citoyens. Personne ne s'était montré dupe, car aucun n'a cru au prétexte commercial invoqué par les imprimeries. Pour tous: «Les imprimeries ne font qu'exécuter des ordres venus d'en haut!» Une chose est certaine, le peu de crédibilité que possédait encore le pouvoir dans la région vient de fondre comme neige au soleil. Il sera plus que difficile au pouvoir d'essayer, demain, de se targuer de démocratie et de respect des libertés démocratiques! En visant la presse, on a l'impression que le pouvoir est comme le masochiste, qui se fait du mal. Et quel mal !