Après avoir entamé le cycle des inaugurations, à hauteur de la clinique privée Abou Marouane, le cortège présidentiel a frôlé l'émeute populaire. Les habitants du bidonville Sidi Harb 2 au quartier Bouhdid, s'estimant vivre dans des conditions à la limite de l'infrahumain, ont tenté, vainement, de parler à leur Président. Après le départ de ce dernier, ils ont brûlé des pneus et dressé un barrage, s'apprêtant presque à s'adonner à des actes de vandalisme. Apparemment, l'incident, qui a suscité un renfort de la police, a été mal géré par le service du protocole, qui a dû, peut-être, juger non utile d'en informer le Président, alors que des citoyens voulaient le toucher directement. Plus tard, le ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, informera la presse que toutes les villes d'Algérie ont leurs «quartiers Bouhdid» et que le problème des bidonvilles connaîtra une résorption méthodique. Au moment des faits et alors que le chef de l'Etat inaugurait la clinique privée Abou Marouane ou une structure de soins spécialisée en pathologies cardiovasculaires et chirurgie générale, chirurgie thoracique et urologie, des , des hommes et des enfants, issus des 600 familles de ce quartier précaire et de la proche périphérie se sont agglutinés à l'entrée de la clinique, laquelle, pathétiquement dominait leur site de misère. Au paroxysme du mécontentement, certains criaient à la presse: «Que l'Etat reconnaisse que nous existons, qu'il nous regarde et se penche sur notre situation.» Une missive fut remise aux services de la présidence par les habitants de ces mansardes, leur espoir est d'échapper un jour au ghetto qui les abrite depuis quarante ans. On apprendra par la suite, que les 600 habitants de Bouhdid pourraient bénéficier de 30 milliards de centimes consentis à la rénovation des vieux quartiers de la ville. En priorité, cet argent ira dans l'ordre aux 2300 logements du Front de mer, aux 240 logements de Zaâfrania, aux 1070 familles de la cité Derradji et à 1014 autres d'El Bouni, aux 200 logements de M'hafer, aux 700 de Oued Guerna, aux 600 familles de Kouba ainsi aux 3 600 familles de Sidi Salem. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a évoqué le lancement d'autres projets de logements, sans omettre de citer l'aide consentie par l'Etat à quelque 1000 logements ruraux et la réalisation prochaine de 1500 logements sociaux.