Des catholiques fondamentalistes français ont manifesté mercredi contre une deuxième pièce de théâtre «Golgota Picnic» jouée à Toulouse (sud-ouest) qu'ils jugent blasphématoire, après s'en être pris à une autre pièce jouée à Paris et à Rennes (nord-ouest). Les membres de l'association fondamentaliste Civitas, proche de la Fraternité Saint-Pie X fondée en 1970 par l'intégriste Mgr Marcel Lefebvre, veulent s'en prendre à «Golgota Picnic» de l'argentin Rodrigo Garcia, jouée mercredi pour la première fois en France au Théâtre Garonne jusqu'à dimanche. Une centaine d'entre eux, dont des moines en robe de bure, se sont rassemblés une demi-heure avant le début du spectacle. Les manifestants souvent très jeunes ont chanté des cantiques et égrené des prières, agenouillés jusqu'à l'heure du spectacle. Il s'agit d'un «spectacle révisionniste, haineux, christianophobe, Insultant», selon Civitas qui annonçait depuis plusieurs jours des prières et des chemins de croix devant le théâtre tous les soirs et une manifestation nationale samedi. «Machine de guerre lancée contre un monde d'hyperconsommation bovine, Golgota Picnic met en scène une crucifixion tragique et trash. L'artiste démontre avec toutes ses armes que l'iconographie chrétienne est pour lui l'image même de la terreur et de la barbarie», décrit le site du théâtre parisien du Rond-Point où la pièce doit être ensuite jouée du 8 au 17 décembre. Les intégristes ont été bloqués par la police à une centaine de mètres du théâtre pour éviter tout contact avec d'autres manifestants appelés à se rassembler pour défendre la liberté d'expression par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et des organisations de gauche. Rassemblés derrière une banderole «Non aux intégristes, liberté d'expression!», ces derniers ont dénoncé des intégristes «qui vivent au Moyen-Age». Une fouille des spectateurs a été organisée à l'entrée, la direction n'excluant pas que des manifestants de Civitas montent sur le plateau pour perturber le spectacle. Les proches de Civitas ont multiplié ces dernières semaines des opérations à Paris et à Rennes pour perturber ou empêcher la représentation de pièces qu'ils jugent «christianophobes» ou «blasphématoires» telles celle de l'Italien Romeo Castellucci, «Sur le concept du visage du fils de Dieu». Ils ont réuni jusqu'à 2.000 personnes à Paris.