Bouthaïna Kamel, candidate déclarée à l'élection présidentielle égyptienne dont la date n'est pas encore fixée, a annoncé samedi avoir entamé une grève de la faim, pour réclamer notamment la libération des détenus incarcérés sur décision de tribunaux militaires. Dans un communiqué, Mme Kamel dit entamer cette grève «parce que les cellules militaires sont remplies d'hommes qui seraient mieux chez eux à élever leurs enfants ou à s'occuper de leurs parents. Parce que se voir priver de liberté est pire que ne pas avoir à manger». «Ils ont refusé l'injustice et il nous est désormais impossible de ne pas croire autant en la liberté et en la justice qu'eux», ajoute-t-elle. La candidate appelle notamment à la libération du blogueur et militant Alaa Abdelfattah, en détention provisoire depuis le 30 octobre pour avoir «incité à la violence contre les forces armées». Il est poursuivi dans le cadre des heurts entre manifestants coptes (chrétiens d'Egypte) et forces de l'ordre qui avaient fait 25 morts le 9 octobre au Caire. D'autres militants, dont Leïla Soueif, la mère de M. Abdelfattah, ont entamé depuis plusieurs jours une grève de la faim pour obtenir la libération du blogueur. L'armée au pouvoir en Egypte depuis la chute d'Hosni Moubarak, le 11 février dernier, est sont très critiquée pour avoir jugé des milliers de civils devant des tribunaux militaires.