Plusieurs centaines d'Egyptiens occupaient dimanche matin la place Tahrir au Caire, tandis que des heurts sporadiques opposaient la police à des manifestants aux abords du ministère de l'Intérieur situé à proximité de l'emblématique place, a-t-on constaté. La police anti-émeutes tirait régulièrement des gaz lacrymogènes tandis que des dizaines de protestataires dressaient des barricades aux abords du bâtiment ministériel. Dans des hôpitaux improvisés dans les mosquées aux abords de la place Tahrir, quelques manifestants étaient soignés pour des intoxications au gaz lacrymogènes et d'autres après avoir été touchés par des balles en caoutchouc ou des plombs de chasse, a constaté la journaliste. Sur la place, des groupes de manifestants scandaient des slogans hostiles au pouvoir militaire, réclamant la chute du maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis le départ du président Hosni Moubarak, chassé par une révolte populaire en février. «Le Conseil des forces armées poursuit la politique de Moubarak, rien n'a changé après la révolution», a déclaré Khaled, 29 ans, alors qu'il installait une tente au centre de la place Tahrir. De nombreuses personnes brandissaient des grenades lacrymogènes et des balles de fusils de chasse, alors que d'autres balayaient la place jonchée de détritus calcinés. Dans la nuit, des affrontements ont fait deux morts et des centaines de blessés, dont certains dans un état grave, au Caire et à Alexandrie. Le premier scrutin législatif depuis la chute de M. Moubarak doit débuter le 28 novembre.