Il a fallu attendre l'aube de la nouvelle donne qui naîtra après le 5 octobre 1988, pour le voir enfin s'ouvrir aux médias et à la société civile. Tel qu'il fut recommandé par les résolutions du 8e congrès du parti du FLN au mois de mars 2003, le congrès extraordinaire de cette formation se tiendra comme prévu au mois de septembre prochain. Et comme dans les statuts du FLN, tout est organisé et aucune décision n'est prise au hasard, dans la masse des résolutions qui a été votée ou adoptée à main levée, l'une d'elles concerne la prochaine réunion du comité central qui, comme chacun le sait, est la seule instance souveraine entre deux congrès. La confirmation des dates et des réunions des instances qui vont avoir lieu début septembre, nous renseigne clairement, s'il en était besoin, sur le sérieux d'une organisation politique comme le FLN, dont le fonctionnement ne connaît pas de répit. Qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il neige. C'est qu'on n'a pas à faire à un parti dont les fonds baptismaux datent de 1989 ou de quelques mois seulement comme le RND par exemple qui, comme ces partis dormants qu'on réveille à la dernière minute, doit aussitôt aliéner son libre arbitre en enfilant des «principes» de remplacement pour complaire à l'employeur du moment. Le parti du FLN n'est pas de ce genre et ne l'a jamais été, nous confie justement un membre du comité central qui ajoute: «Et ne le sera jamais». Les préparatifs vont bon train et les membres des deux instances au sommet du parti du FLN, - BP et CC - n'ont pas souvent le temps pour disputer le bout de gras avec les journalistes nombreux à se rendre au siège du parti tous les jours, avec lesquels pourtant, depuis les législatives de 2002, ils sont restés liés, hermétiquement fermés à l'époque où feu Mohamed Chérif Messaâdia présidait la direction de l'information du FLN. Il a fallu attendre l'aube de la nouvelle donne qui naîtra après le 5 octobre 1988, pour voir enfin le FLN s'ouvrir aux médias et à la société civile. La «kremlinisation» du parti avait causé tellement de dégâts à l'image de marque du FLN, qu'on s'était souvent demandé pourquoi les responsables de l'information du parti, s'étaient toujours entêtés à vouloir imiter les agents de l'agit-prop appartenant aux agents du Kominform avec qui pourtant, ils n'avaient ni leur culture ni même l'esquisse d'un projet de société qui eut ressemblé au leur. Bref, à présent ce temps est révolu et les responsables au plus haut niveau du parti ne daignent pas parler aux journalistes avec tout le respect qu'ils doivent aux médias, dont ils connaissent désormais la constance des principes et l'exigence que s'imposent les journalistes pour essayer de délivrer des articles sérieux et fondés sur une approche objective de l'actualité. C'est vrai que le parti du FLN a attiré vers lui les grands tirages de la presse nationale pour des motifs qui dépassent largement l'idée que s'en font certains thuriféraires du régime. Avec le parti du FLN il y a de l'information à prendre, contrairement à certaines citadelles qui ignorent ou qui n'ont rien compris à quel point la rétention de l'information peut agir a contrario sur les espoirs fondés sur la mise en oeuvre d'une politique probablement utile pour l'ensemble du pays. Si la présidence de la République avait-elle aussi profité du changement introduit dans la société algérienne durant les années 1990 par la secousse du 5 octobre 1988, si elle en avait analysé les données dans le sens des intérêts de la démocratie et de sa consolidation progressive dans notre pays, aujourd'hui, les journalistes algériens auraient trouvé à qui parler à la présidence de la République et l'information entre ce pôle et les médias aurait mieux circulé. Or, que se passe-t-il depuis quarante et un ans dans la thébaïde d'El-Mouradia entre les journalistes et la présidence? Un silence glacial du côté de la présidence et une frustration chaque jour renouvelée du côté des médias. Bien entendu, tout ceci n'empêchera pas le FLN d'honorer ses prochains rendez-vous au mois de septembre 2003. Et comme certaines questions à l'ordre du jour sont connues mais pas encore confirmées par le congrès extraordinaire, nous nous remettons à cette instance dont on dit d'ores et déjà, qu'elle accueillera plus de monde que le 8e congrès, mais ne durera pas deux jours comme les assises des 18 et 19 mars 2003.