Les prix du pétrole ont fini en hausse mardi à New York, le durcissement de ton des Occidentaux à l'égard de l'Iran l'emportant sur les inquiétudes toujours vives pour les problèmes budgétaires dans la zone euro. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a gagné 1,09 dollar par rapport à la clôture de lundi, à 98,01 dollars sur le New York Mercantile Exchange. «On semble repartis à la hausse entre les inquiétudes pour l'économie causées par la crise de la dette européenne et les sanctions qui sont en train d'être mises en places en Iran», a observé Tom Bentz, analyste chez BNP Paribas. «Mais globalement, la situation n'a pas trop évolué (sur le marché pétrolier) par rapport aux séances précédentes», a-t-il estimé. A la suite d'un récent rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) indiquant que l'Iran travaillait à la mise au point de l'arme atomique, le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis ont annoncé lundi un nouveau tour de vis aux sanctions internationales contre Téhéran, visant en particulier les ressources pétrolières et le secteur pétrochimique du pays. La France a appelé ses partenaires à geler «dès à présent» les avoirs de la banque centrale iranienne et à interrompre les achats de pétrole iraniens. «Si tout le monde suit (cet appel), l'économie iranienne va être paralysée et cela va causer une pénurie de pétrole en Europe», a souligné Phil Flynn de PFG Best Research, remarquant néanmoins que la Russie et la Chine s'opposaient à toute sanction contre Téhéran. En Europe, le marché suivait avec attention la tension croissante entre la France et l'Allemagne à propos d'un plus grand rôle à confier à la Banque centrale européenne (BCE). Paris et la Commission européenne veulent pousser Berlin à déroger à son orthodoxie pour permettre à la Banque une intervention plus poussée sur le marché de la dette, notamment via l'émission d'euro-obligations. La défiance des investisseurs reste forte et dans ce contexte les taux de rendement des obligations à 10 ans de l'Italie et de l'Espagne ont évolué mardi respectivement au-dessus de 6,6% et 6,5%, encore très haut mais en léger recul par rapport au seuil de 7% atteint par Rome le 9 novembre.