Sous prétexte d'organiser une énième université d'été pour honorer son contrat d'homme lige envers ses manipulants du cercle présidentiel, Amar Tou s'est rendu à Annaba pour se livrer à son donquichottisme habituel, mais encore une fois sans le moindre succès. Avant d'ouvrir le rideau, Tou, qu'on avait préparé à vivre des moments de grande délectation politique dans une salle comble, aura tout juste le temps d'apprendre que 70 personnes seulement s'étaient déplacées. Pour voir comment il était fait. Des gens, étrangers bien entendu à tout cursus universitaire, et qu'on avait ramenés au forcing de tous les coins du pays. Alors la question se pose. Nous vous la livrons telle qu'elle nous a traversé l'esprit: pourquoi tant de gâchis? Pour intimider le FLN? Grossière erreur dans la mesure où plus ces manifestations ridicules et improductives se répètent, plus les jeunes militants du parti de la libération nationale, s'en nourrissent pour démultiplier leurs forces d'autodéfense. Les expériences qui leur ont été imposées par les agents stipendiés du cercle présidentiel, depuis quelques mois, leur ont permis de devenir de redoutables «soldats» capables de faire taire les provocations d'où quelles viennent. Hier, pendant plus deux heures au siège du parti à Hydra où l'activisme partisan n'est jamais absent, Ali Benflis, le secrétaire général du FLN, a réuni les coordinateurs des 57 kasmas du Grand Alger et les 7 mouhafadhate qui en assurent la coordination, pour faire le bilan avec eux de leurs activités propres et de celui des événements qui ont ponctué ces derniers mois les activités du parti en général. Une rencontre qui entre ainsi dans le cadre des recommandations du 8e congrès dans la perspective d'achèvement du programme de l'année 2003. Ne pas oublier non plus que l'année qui s'achève comporte deux haltes avant la dernière ligne droite qui doit conduire l'ensemble du corps électoral algérien vers le scrutin de la présidentielle 2004. Ces deux haltes sont la réunion du comité central du parti qui se tient les 3, 4 et 5 septembre prochains. Pourquoi trois jours pour un CC ordinaire dont l'ordre du jour était planifié pour donner son feu vert à déterminer la date à laquelle se tiendrait le congrès extraordinaire prévu également au mois de septembre? A la question de savoir pourquoi trois jours, la réponse est simple. C'est pour offrir toute latitude aux membres du CC d'évoquer les problèmes qui les ont le plus sensibilisés et permettre ainsi d'enrichir la synthèse des discussions que les instances ne manqueront d'élaborer à la fin des travaux. Reste enfin quelques détails nécessitant des explications pour la bonne compréhension du lecteur. Ces jours derniers, il a été régulièrement question de changement de gouvernement avec, au bout du compte, l'éviction des ministres FLN. On a parlé de dissolution de l'APN aussi. Cette idée serait, selon les experts du FLN grossièrement irréfléchie, si elle devait être prise. Pourquoi? Le Président serait-il vraiment prêt à dissoudre une assemblée à majorité FLN alors qu'il essaie depuis des mois de s'emparer du parti qui l'a introduite en force à l'APN. Ce ne serait pas comme couper un peu la branche de l'arbre sur laquelle on est assis? Il y a, en revanche, un autre problème, beaucoup plus subtile, que les affidés du cercle présidentiel, voudraient bien résoudre pour contrôler les élections de bout en bout de leur déroulement, c'est de remplacer l'actuel ministre de la Justice, M.Charfi, un Monsieur que Benflis a fait de toutes pièces et qui, aux dernières nouvelles, aurait tourné casaque pour aller se réfugier dans les basques du Président de la République. Or, même les mouettes du port d'Alger savent que Charfi qui ne savait plus à quel saint se vouer ces derniers temps, était allé voir Ali Benflis qui l'a reçu, il y a quelques jours. Alors, c'est là que le bât a blessé l'équipe du Président qui, en apprenant la démarche du garde des Sceaux ne sait plus si elle doit continuer à lui faire confiance ou pas.