L'ex-Onalait de Draâ Ben Khedda, 11 km à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou, a observé, hier, sa 52e journée de grève. Les deux parties en conflit campent sur leurs positions. D'un côté, les travailleurs parlent de «mauvaise gestion et de négatif bilan» et de l'autre, le conseil d'administration rend public un bilan satisfaisant. Dans leurs actions de protestation, les travailleurs, à travers leurs représentants, ont durci le ton puisqu'ils revendiquent rien moins que la renationnalisation. Devant une telle revendication extrême, il est évident que le propriétaire de la laiterie depuis 2004 n'a pas vraiment le choix. Ceci, d'autant plus que ce dernier persiste et signe que les problèmes soulevés par les travailleurs sont totalement «infondés». Devant l'absence de réaction face à cette grève de plus de 52 jours, le collectif des travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda a rendu publique une déclaration où il rappelle: «Les faits qui nous ont amenés à enclencher le mouvement de grève sont connus de tous: des faits qu'aucun Algérien soucieux de la préservation des biens publics ne pourrait accepter. Il s'agit d'une atteinte grave à une entreprise économique qui était avant sa privatisation, l'un des fleurons économiques de la wilaya de Tizi Ouzou.» Les travailleurs évoquent «le non-respect du cahier des charges par le repreneur, non-respect des normes de fabrication, fraude fiscale et faux investissement». Le collectif en question lance un appel aux plus hautes autorités du pays afin d'user de leurs prérogatives et mettre fin «au sabotage économique de notre laiterie et ce, en dépêchant une commission d'enquête qui constatera sur place les énormes irrégularités que nous avons citées et remettre l'entreprise entre les mains de l'Etat». Les concernés ajoutent: «Ni les décisions de licenciement, ni les mises en demeure ne pourraient ébranler notre détermination à arracher nos légitimes revendications.» «Nous prenons à témoin l'opinion publique et interpellons l'Etat pour mettre fin au mutisme injustifié de tous les responsables à différents niveaux de responsabilité», conclut-ils.