IL s'est dit heureux et content de participer à cette manifestation culturelle dédiée au cinéma engagé aux côtés d'autres réalisateurs de différents pays. Le film Namibia du réalisateur américain Charles Burnett, relatant le combat pour l'indépendance de la Namibie contre l'Afrique du Sud de l'apartheid, a été projeté samedi soir dans le cadre des Journées du film engagé d'Alger. Présent à la cinémathèque d'Alger, où se déroulent les Journées du film engagé, le réalisateur Charles Burnett s'est dit heureux et content de participer à cette manifestation culturelle dédiée au cinéma engagé aux côtés d'autres réalisateurs de différents pays. En présence de la commissaire du Festival, Mme Zahira Yahi et du président d'honneur du Festival, Ahmed Bedjaoui, M.Burnett a déclaré encore que le combat de Namibie est semblable au combat des Algériens durant la guerre et que même si La Bataille d'Alger n'est pas comparable sur le plan artistique, il reste un atout sur le plan cinématographique. Le réalisateur qui est arrivé hier par le vol Los Angeles-Paris-Alger, était malgré le long parcours très heureux d'être à Alger et de découvrir un pays très engagé dans le combat des causes et des peuples opprimés. Le film Namibia réalisé en 2008, est basé sur l'autobiographie de Samuel Nujoma, le fondateur en 1950 du South West Africa People's Organization (Swapo) qui était à la tête de la lutte pour l'indépendance du Sud-Ouest africain, rebaptisé Namibie en 1968, et qui devient son premier président élu en 1994. Jouée en langue locale (sous-titrée en anglais) et tournée en Namibie, l'histoire décrit la prise de conscience dès l'adolescence, de Samuel Nujoma, interprété par l'acteur américain Carl Lumbly, et retrace les débuts de son engagement pour l'indépendance de son pays. Contrairement à Oliver Stone, l'autre star du Festival engagé d'Alger et qui est issue d'une famille bourgeoise, la famille de Burnett, comme beaucoup d'autres familles noires, décident de quitter le Mississippi pour la Californie lors du second mouvement de migration des Afro-Américains qui débute dans les années 1940. Ils cherchent à profiter du dynamisme de l'industrie de la défense, en pleine expansion à la suite de la Seconde Guerre mondiale, pour obtenir de meilleures conditions de vie, et notamment le droit de vote. Burnett grandit donc à Los Angeles dans le quartier de Watts. Il décroche un baccalauréat puis une maîtrise à l'Université de Californie à Los Angeles (Ucla). Les travaux les plus significatifs de Burnett décrivent la vie de Noirs américains de la classe moyenne urbaine, dans un style quasi-documentaire qui peut être rapproché du néoréalisme italien. On en trouvera une illustration dans le long métrage Killer of Sheep (1977). Peu diffusé lors de sa première sortie à cause de problèmes de droits liés à la bande-son, il acquiert cependant une certaine réputation dans le milieu cinématographique américain. En 1990, il est sélectionné pour figurer dans le National Film Registry de la bibliothèque du Congrès. En 2007, les questions de droits enfin éclaircies, le film connaît une nouvelle sortie aux Etats-Unis. Sa venue à Alger et plus précisément au Festival du film engagé est un atout supplémentaire pour le retour de l'Algérie dans le concert des nations cinématographiques engagés politiquement.